Des tournois de Wii aux balades entre collègues en passant par des massages ou une soirée fête foraine… Zoom sur des actions d’entreprises faites pour susciter du plaisir et créer du lien social.
Des barbes à papa et des autos tamponneuses dans l’entreprise… Ce rêve de gosse s’est réalisé, sur le site d’Ennevelin (Nord) de la société de services Norsys, le temps d’une soirée d’été. Il faut dire que le patron de la SSII, Sylvain Breuzard, est membre fondateur du Printemps de la convivialité, opération créée en 2007, rebaptisée Entreprise et convivialité en 2009. Le principe est le même : un salarié qui passe du bon temps avec ses collègues est un collaborateur plus fidèle et motivé, qui travaille mieux. Norsys avait pris l’habitude d’organiser des actions festives pour ses employés le jour du printemps. « Cette année, nous nous sommes dit que c’était dommage d’injecter une dose de bonheur seulement un jour dans l’année », rapporte Mathilde Durie, responsable RH pour la région Nord.
La société a donc profité des trois semaines de campus d’été, qui ont lieu tous les ans, avant les congés estivaux, pour faire plaisir à ses salariés. Tous les midis, des quiz étaient organisés, avec des places de cinéma à la clé. Chaque agence a décidé d’une soirée spéciale à thème, aux frais de l’entreprise. Paris a opté pour un tournoi de console Wii, de fléchettes, et des combats de sumos. L’autre site de Norsys s’est métamorphosé en Lyon plage, avec concours de pétanque. Dans le Nord, les salariés ont jeté leur dévolu sur les manèges. « Faire venir la fête foraine nous a seulement coûté 2 500 euros, c’est un budget minime. La convivialité ne demande pas des moyens phénoménaux », estime Mathilde Durie. Sur 100 salariés du site, 80 ont participé à cette soirée avec leur famille.
Pour ses dix ans, GT Logistics a offert à ses salariés, le 10 septembre, une journée au Futuroscope et aussi… le droit de s’exprimer sur l’avenir de la société. « Nous n’avons pas voulu nous autocongratuler sur la décennie passée, mais plutôt parler de la prochaine, et des idées à mettre en place pour améliorer le travail dans l’entreprise », expose Pascal Noé, directeur du développement de GT Logistics. Pendant près d’un an, le personnel s’est exprimé sur le sujet dans le cadre d’un forum, par petits groupes, pilotés par des salariés animateurs. Pour l’occasion, ces derniers ont été coachés par le préparateur mental du XV de France, François Pelletier. Arrivée à Poitiers, avant de découvrir les animations du parc, chaque équipe a eu une heure trente pour exposer ses idées. Des propositions entendues par la direction. Selon Pascal Noé, « près de 80 % des projets ont été validés par l’entreprise ». Parmi eux, la dématérialisation des bulletins de paie, la création d’une complémentaire santé de groupe ou le changement de la tenue de travail. Résultat, en ce début 2012, la chemisette a été troquée pour le polo, la coupe de pantalon rajeunie et le polaire adopté. Par ailleurs, en plus des formations classiques proposées, le groupe donnera accès à des programmes d’e-learning.
« Cette journée nous a permis de faire toucher du doigt aux salariés qu’il est possible de participer à des activités en groupe en dehors des heures de travail et que cela favorise la collaboration par la suite, estime le directeur du développement. Nous avons réussi à ressouder certaines équipes qui ne l’étaient plus. » Des salariés aimeraient, du coup, organiser, le week-end, des balades en montagne, des sorties karting ou paintball, par exemple. GT Logistics est d’accord pour payer son écot. La journée du 10 septembre a coûté « plusieurs dizaines de milliers d’euros, reconnaît Pascal Noé, sans donner le chiffre exact. Un budget important mais que l’on ne regrette pas du tout ».
Chez Malakoff Médéric, la convivialité passe… par les abeilles. Depuis le printemps dernier, trois ruches ont élu domicile sur les toits du siège de l’entreprise, à Saint-Quentin-en-Yvelines. « En septembre prochain, chaque salarié aura son petit pot de miel Malakoff Médéric ! Cela peut contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise », s’enthousiasme Mony Druon-Peyrat, responsable du développement durable du groupe. « Depuis deux à trois ans, le végétal ne sert plus uniquement de décor, il permet de créer du lien dans l’entreprise. On se retrouve pour une animation qui explique le fonctionnement des abeilles, ou pour participer à la récolte des légumes du potager commun, par exemple », vante Pierre Darmet, chef de produits innovations végétales chez Les Jardins de Gally, société promouvant les bienfaits de la nature au sein de l’entreprise. C’est elle qui a mis en place les ruches de Malakoff Médéric. Et, au printemps prochain, ça butinera aussi au-dessus des établissements parisiens et dans le parc du site orléanais du groupe de prévoyance. Cependant, « cela demande des démarches : il faut passer par le comité d’entreprise, le CHSCT, faire une extension d’assurance, convaincre les salariés qui sont parfois réticents par peur d’être piqués, s’inquiéter du code rural », énumère Mony Druon-Peyrat.
Dans le groupe, les ressources humaines voient décidément la vie au travers de la société des abeilles. Lors du dernier séminaire RH du groupe, le 25 novembre, ses collaborateurs ont pu voir une pièce de théâtre mettant en scène une abeille jouée par Vincent Péricard, apiculteur, auteur, comédien. « L’histoire fait l’analogie de la vie en ruche et en entreprise, indique la responsable du développement durable. L’abeille doit à chaque fois s’adapter à de nouveaux postes, monte son syndicat Bee Happy, etc. » À entendre les rires des responsables RH en découvrant l’abeille en partenaire social et recevant des instructions de l’intranet de la ruche (
En 2011, pour la deuxième année consécutive, PepsiCo occupe la première place en France du classement des « entreprises où il fait bon travailler » de l’institut Great Place to Work. Animé par la conviction que « plus on investit pour le bien-être des salariés, plus ils sont performants », selon Delphine Dupuis, DRH du groupe en France, PepsiCo y consacre 30 000 euros par an. Après avoir commencé ces actions de convivialité dans l’entreprise avec le sport, il les a élargies à des activités culturelles. À la carte, une fois par mois, à l’heure du déjeuner : des cours de théâtre, de chant, d’écriture et de dessin. « C’est un moment particulier qui permet aux salariés de s’évader de leur travail, mais, en même temps, de retrouver des collègues des autres départements, note Delphine Dupuis. C’est très important, notamment en temps de crise, de créer du lien social et des temps de convivialité. »
Et, pour amortir les dommages collatéraux de cette période de difficultés économiques, PepsiCo a créé de nouveaux services : une fois par semaine, un kiné masse à la chaîne les salariés volontaires pendant vingt minutes. « La crise génère de la pression sur le personnel », justifie la DRH. Autre nouveauté, l’atelier de « cohérence cardiaque ». La technique, notamment utilisée par les pilotes de chasse pour limiter les effets du stress, apprend à réguler le rythme de son cœur. « Lorsqu’on voit le DG de PepsiCo aller faire un tennis le midi, cela montre bien l’esprit de l’entreprise, considère Delphine Dupuis. Être un stakhanoviste du travail est mal vu finalement ; il est important d’être équilibré et d’avoir un réel plaisir à venir au travail. » Résultat, PepsiCo s’en sort avec un faible turnover : en 2010, il était de 4,2 %.
Goûters magiques : l’air du large
Durant dix ans, les voiles d’un trimaran ont arboré les couleurs des Crêpes Whaou ! (groupe Goûters magiques, avec Armor Délices, Le Ster, etc.). Lors de la dernière Transat Jacques Vabre, le multicoque du skippeur Franck-Yves Escoffier a encore une fois participé à faire connaître la marque bretonne. Mais les salariés aussi ont profité de ce sponsoring. Ils ont régulièrement été invités à naviguer sur le bateau, comme en juin dernier, où 30 d’entre eux ont fait partie de l’équipage. À chaque départ de la Transat Jacques Vabre ou de la Route du rhum, le groupe affrétait une ou deux vedettes pour permettre aux salariés de suivre les premiers mètres de la course. Ils étaient 25 à 40 heureux élus à pouvoir assister au départ, via un jeu-concours interne. Chaque année, l’entreprise y consacrait entre 20000 et 40000 euros, pour la location d’une ou deux vedettes.Mais 2012 sonne le glas de ces expéditions maritimes…
Restrictions budgétaires obligent, le groupe arrête le sponsoring cette année ainsi que les petits cadeaux offerts aux salariés. Maigre consolation : il reste mécène de l’association L’Art dans les chapelles, ce qui offre un accès privilégié du personnel aux créations sponsorisées. Depuis deux ans, un samedi par an est consacré à des activités en plein air et la journée se clôt par la découverte des œuvres des artistes en résidence à Pontivy. Mais, sur les 400 salariés invités, seuls une quinzaine y participent avec leur famille. Pour s’évader du quotidien du travail entre collègues, l’air du grand large avait plus de succès.
À en croire les prestataires de ce type de services, Goûters magiques n’est pas le seul à réduire sa voilure. Dorothée Christien, qui a travaillé pour ce groupe, a même dû mettre la clé sous la porte de sa société, Ainsi soit fée.
Pour la soirée à thème organisée dans chaque agence de Norsys, les salariés du Nord ont choisi la fête foraine.
Avant de découvrir le Futuroscope, chaque équipe de GT Logistics a eu une heure trente pour exposer ses idées. Des propositions entendues par la direction
Durant dix ans, les voiles d’un trimaran ont arboré les couleurs des Crêpes Whaou ! (groupe Goûters magiques, avec Armor Délices, Le Ster, etc.). Lors de la dernière Transat Jacques Vabre, le multicoque du skippeur Franck-Yves Escoffier a encore une fois participé à faire connaître la marque bretonne. Mais les salariés aussi ont profité de ce sponsoring. Ils ont régulièrement été invités à naviguer sur le bateau, comme en juin dernier, où 30 d’entre eux ont fait partie de l’équipage. À chaque départ de la Transat Jacques Vabre ou de la Route du rhum, le groupe affrétait une ou deux vedettes pour permettre aux salariés de suivre les premiers mètres de la course. Ils étaient 25 à 40 heureux élus à pouvoir assister au départ, via un jeu-concours interne. Chaque année, l’entreprise y consacrait entre 20 000 et 40 000 euros, pour la location d’une ou deux vedettes.Mais 2012 sonne le glas de ces expéditions maritimes…
Restrictions budgétaires obligent, le groupe arrête le sponsoring cette année ainsi que les petits cadeaux offerts aux salariés. Maigre consolation : il reste mécène de l’association L’Art dans les chapelles, ce qui offre un accès privilégié du personnel aux créations sponsorisées. Depuis deux ans, un samedi par an est consacré à des activités en plein air et la journée se clôt par la découverte des œuvres des artistes en résidence à Pontivy. Mais, sur les 400 salariés invités, seuls une quinzaine y participent avec leur famille. Pour s’évader du quotidien du travail entre collègues, l’air du grand large avait plus de succès.
À en croire les prestataires de ce type de services, Goûters magiques n’est pas le seul à réduire sa voilure. Dorothée Christien, qui a travaillé pour ce groupe, a même dû mettre la clé sous la porte de sa société, Ainsi soit fée.