Il part avec un « petit sentiment d’inachevé ». Incontournable directeur général pendant quatorze ans, Jacky Chatelain, 59 ans, vient d’être remercié par les administrateurs de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Une confirmation du déficit de confiance de la part des représentants des organisations syndicales et patronales à l’égard de cet économiste, passé par un poste d’attaché auprès du groupe socialiste de l’Assemblée nationale au début des années 80, avant de rejoindre le secteur privé (Sofinco, le groupe Bolloré, puis le groupe Atos où un chasseur de têtes est venu lui proposer la direction générale de l’Apec). Son départ semblait inévitable, tant le désaccord était profond avec son conseil d’administration. En cause, l’accord sur l’avenir de l’institution signé le 12 juillet dernier par les partenaires sociaux. « Ce texte est inapplicable en l’état », explique Jacky Chatelain. Une note de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) conforterait la position de l’ancien DG, en indiquant que plusieurs articles de ce texte ne peuvent être appliqués, faute de précision, ou même de conformité avec la loi. « Le problème, c’est que les partenaires sociaux ne sont pas d’accord entre eux, assure-t-il. Certains souhaitent la disparition de l’institution, d’autres uniquement son retrait de toute activité lucrative. » De leur côté, les partenaires sociaux lui reprochent son hostilité envers l’accord. Mis sur la touche, Jacky Chatelain songe à créer un cabinet de consultants RH. À moins qu’il ne se laisse tenter par l’offre d’une fédération professionnelle. Mais il gardera un œil sur l’Apec et ses problématiques de gestion de carrières, qui le passionnent.
Ancien directeur général de l’Apec.