La charte sur la reconnaissance des parcours syndicaux de Suresnes fait des émules. Fin novembre, une délégation de fonctionnaires africains en formation à l’Organisation internationale du travail (OIT) s’est rendue dans cette commune des Hauts-de-Seine afin d’en étudier l’application concrète. Signée en 2009 par la municipalité et trois syndicats, la CGT, FO et la CFDT, la charte vise à améliorer le dialogue social en valorisant l’action des syndicats par des mesures de formation et une meilleure prise en compte des activités syndicales dans les carrières. « Les chefs de service ont souvent du mal à intégrer les activités syndicales d’un travailleur dans son parcours. Cela peut déboucher sur de la discrimination. Le syndicalisme n’est pas un frein à la carrière », explique Béatrice de Lavalette, adjointe au maire de Suresnes.

La charte prévoit un système de validation des acquis de l’expérience syndicale et une série d’entretiens individuels avec le service RH pour faire le point avec le délégué syndical sur la répartition de son temps de travail et son évolution professionnelle. La ville a également conclu un partenariat avec Sciences po Paris et le centre de formation de l’OIT, à Turin, en Italie, où ses représentants syndicaux peuvent suivre des cycles de formation. « Pour élaborer un dialogue social constructif, il faut des syndicats représentatifs et ne pas avoir peur qu’ils soient formés et puissants », précise l’élue. À son initiative, le conseil régional d’Ile-de-France a adopté, en novembre 2010, la même charte. Et la mairie de Paris s’en est inspirée. « Pour porter ce texte, il faut une volonté énorme, car il y a un peu un tabou vis-à-vis des syndicats », souligne Béatrice de Lavalette. Prochainement, elle ira avec le maire UMP de Suresnes, Christian Dupuy, prêcher la bonne parole à Turin, dont la municipalité s’intéresse, elle aussi, à cette initiative en faveur du dialogue social dans l’administration.