La potion ? Fin de l’ancienneté, recul de l’âge légal, blocage des pensions.
C’est la réforme la plus consistante et la plus périlleuse annoncée par Mario Monti, l’ancien commissaire européen à la Concurrence, qui a succédé à Silvio Berlusconi à la mi-novembre. Le système de retraite italien va être revu de fond en comble en vue de réduire le déficit public et, par conséquent, la dette. Il va d’abord être simplifié, pour mettre fin à d’« amples disparités de traitement et de privilèges injustifiés », selon les mots du nouveau président du Conseil.
Première révolution : le dispositif dit d’« ancienneté » va purement et simplement disparaître. Jusqu’ici, les salariés en bénéficiant pouvaient arrêter de travailler dès lors que la somme de l’âge réel et du nombre d’années de cotisation atteignait 96. Exemple : une personne ayant commencé à travailler à 16 ans et ayant cotisé 40 ans pouvait prendre sa retraite à 56 ans. En 2012, l’âge n’entre plus en ligne de compte, il faut désormais avoir cotisé 41 ans pour les femmes et 42 ans pour les hommes pour jouir d’une retraite anticipée.
Deuxième nouveauté : le régime général des femmes (l’âge légal est porté à 62 ans en 2012, contre 60 en 2011) va rattraper celui des hommes (66 ans) en 2018, avec huit ans d’avance. En 2022, l’âge minimal sera de 67 ans pour tout le monde. Un dispositif de bonus-malus encouragera en outre le maintien en activité jusqu’à 70 ans.
Enfin, le montant des retraites est bloqué pour deux ans et seules les pensions inférieures à 960 euros restent indexées sur l’inflation. Un « sacrifice » qui a fait fondre en larmes la ministre des Affaires sociales, Elsa Fornero, lors de sa présentation.