logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Clémence pour les étudiants étrangers

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.12.2011 | Sabine Germain

Face à la mobilisation, le gouvernement a assoupli la circulaire restreignant les possibilités pour les étudiants étrangers de travailler en France. Mais seulement pour les titulaires d’un master.

Demi victoire pour les étudiants étrangers. Le 22 novembre, François Fillon est revenu sur la circulaire du 31 mai restreignant leurs possibilités de poursuivre leur carrière en France.

Dans une lettre adressée à la Conférence des grandes écoles (CGE), à la Conférence des présidents d’université (CPU) et à la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), le Premier ministre précise que les étudiants ayant au moins un master peuvent désormais bénéficier d’une « autorisation provisoire de séjour afin d’acquérir une première expérience professionnelle sans que la situation de l’emploi ne leur soit opposable ».

À l’origine de ce revirement, la manifestation de centaines d’étudiants étrangers le 12 novembre devant le ministère du Travail et le lobbying actif des responsables des grandes écoles et des univer­sités pour protester contre une circulaire pouvant « avoir des conséquences très importantes pour notre enseignement supérieur » et « détruire nos conventions passées avec des universités étrangères », selon Louis Vogel, président de la CPU, lors de sa conférence de rentrée. « C’est la première fuite des cerveaux jamais organisée par un État », commentait un élève ingénieur, originaire du Liban, lors de la manifestation.

Reste qu’entre le Collectif du 31 mai, fondé par des étudiants des grandes écoles, et le gouvernement une guerre des chiffres concernant le nombre de dossiers réglés se met en place. Dans sa lettre aux présidents des grandes écoles et des universités, François Fillon insiste sur le fait que le nombre de visas étudiants est resté stable en 2011, alors que « le nombre de changements de statut d’étudiant à salarié a augmenté ». De 27,5 %, estime Claude Guéant, qui a publié une tribune dès le 23 novembre dans le Monde : « J’ai créé un canal particulier d’examen des dossiers que [les présidents d’école et d’université] considèrent comme importants, explique le ministre de l’Intérieur. 400 dossiers sont déjà parvenus, la moitié ont fait l’objet d’ores et déjà d’une décision favorable. » Mais pour les étudiants qui n’ont pas de master, la circulaire continuera à s’appliquer avec la brutalité dénoncée par le Collectif du 31 mai, qui a effectué ses propres pointages : mi-novembre, sur 462 dossiers de transformation de titre de séjour « étudiant » en titre « salarié », 65 demandes ont été acceptées, 223 ont été re­fusées et 174 sont en cours d’examen.

Auteur

  • Sabine Germain