Sans hésiter, les trois auteurs de ce pamphlet considèrent la généralisation des pratiques d’évaluation comme une « folie sociale ». Ils y voient une solution que « la société tente de trouver pour faire face à ses difficultés, c’est-à-dire en l’occurrence pour arriver à se paralyser », et dénoncent dans notre culte du chiffre une « atteinte au lien social ». Ces chercheurs n’apprécient visiblement pas qu’on veuille les « évaluer », et finissent par cette question : « La valeur est-elle soluble dans la pensée des affaires ? »

La Folie évaluation, Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret. Éd.Mille et une nuits. 204 pages, 17 euros.

De plus en plus, les managers sont appelés à parler en public, ce à quoi les études à la française les préparent encore trop peu. Ancien journaliste et analyste financier, Aurélien Daudet, aujourd’hui comédien, leur livre quelques précieux conseils. Faire simple, se concentrer sur un objectif, avoir envie, savoir se relaxer avant l’entrée en scène, se méfier du « tout raison », utiliser l’arme puissante du regard, soigner le volume et le débit de sa voix : il n’y a plus qu’à… Un bon guide.

C’est à vous de parler !, Aurélien Daudet. Éditions Les Arènes. 170 pages, 15 euros.

Par certains côtés, cet essai de Jean-Marie Dru est les mémoires d’un grand publicitaire. Mais les anecdotes ne l’intéressent que dans la mesure où elles lui permettent de montrer en quoi la publicité est une grille de lecture du monde d’aujourd’hui et un moyen d’agir sur lui. C’est un livre sur la globalisation de la communication, sur les différentes « cultures des affaires », le choc du numérique et la responsabilité sociale de l’entreprise.

Jet Lag. Le monde vu de la publicité, Jean-Marie Dru. Éditions Grasset. 352 pages, 20,90 euros.

Ancien P-DG de Maaf Assurances, Jean-Claude Seys a voulu livrer quelques clés de la réussite aux jeunes et à leurs parents. Il se penche sur les profils psychologiques qui favorisent le succès, parle volonté, confiance en soi, travail et passion, plaide pour une conception large de la formation. « Il faut se focaliser sur la maîtrise des moyens du succès plutôt que sur l’atteinte de ce succès », prévient-il. Ni avoir peur de l’échec ou de perdre la face, deux choses trop dramatisées par la culture française.

Gagnants et perdants, ou les challenges de la réussite,Jean-Claude Seys. Éditions PUF. 178 pages, 20 euros.

Comment expliquer le déclin industriel français, qui a commencé avec la sidérurgie lorraine ? Quelles en sont les véritables conséquences ? Telle est la double interrogation à laquelle se proposent de répondre l’économiste Patrick Artus et la journaliste Marie-Paule Virard. Ils n’esquivent pas la question du taux de change de l’euro parmi les causes de cette dégradation accélérée de notre capacité industrielle. Mais ils refusent clairement, bons arguments à l’appui, les positions du camp protectionniste. Tout en formulant cet avertissement : l’idée d’une France sans usines et sans ouvriers est une folie.

La France sans ses usines, Patrick Artus et Marie-Paule Virard. Éditions Fayard. 180 pages, 16 euros.