Les syndicats enseignants ont lancé pour le 15 décembre un appel à la grève. Forts de la mobilisation du 27 septembre, qui a réuni les profs du public et du privé contre les suppressions de postes, ils veulent obtenir le retrait du projet de réforme du dispositif d’évaluation. Ce projet de décret, censé entrer en vigueur en septembre 2012, suscite la colère des syndicats, parce qu’il rend les chefs d’établissement seuls responsables de l’évaluation des enseignants. Actuellement, celle-ci résulte d’une double notation, menée par les inspecteurs pédagogiques régionaux et les chefs d’établissement. En outre, le texte modifie l’avancement, actuellement à trois vitesses (à l’ancienneté, au choix, au grand choix), pour le remplacer par un système basé sur l’ancienneté et le mérite. Une manière, selon les syndicats, de réaliser de nouvelles économies, car c’est le système le moins avantageux qui devient la norme. « Faux, les deux modes d’avancement disposeront de la même enveloppe globale que le dispositif actuel », rétorque Josette Théophile, DGRH de l’Éducation nationale.
« Ce projet cache une réforme en profondeur du système éducatif et de son mode de gouvernance », estime Christian Chevalier du SE-Unsa. Affaiblies par des élections professionnelles qui n’ont mobilisé que 38 % de votants contre 61 % précédemment, les syndicats parviendront-ils à mobiliser leurs troupes à deux jours des vacances de Noël et face à un gouvernement qui semble vouloir faire de la réforme du statut de l’enseignant un argument électoral ? En tout cas, difficile de ne pas voir dans l’annonce surprise de la revalorisation du salaire des enseignants débutants, qui passera à 2 000 euros brut au 1er février 2012, une tentative du gouvernement de désamorcer un peu le conflit avec les profs.
