Tout est parti d’une discussion avec la direction learning for development de L’Oréal. L’idée était de réunir des dirigeants afin d’aborder une problématique globale : la formation. Rapidement, nous avons compris que les entreprises sont confrontées à des problématiques communes et évoluent dans des directions proches.

Il y a cinq enseignements principaux. Premièrement, la fonction formation tend à se rapprocher du business. L’offre de formation est de plus en plus adaptée à l’évolution de la stratégie. Elle s’exerce au plus près des managers. Elle est également devenue un élément central de la promesse employeur qui permet d’attirer les talents dans les pays émergents et de retrouver l’engagement ou de préserver l’employabilité dans les pays matures. Elle joue aussi un rôle de partage de la culture commune dans des entreprises qui connaissent de plus en plus de fusions-acquisitions ou qui opèrent sur des territoires toujours plus étendus. La formation évolue enfin dans ses modalités. Aujourd’hui, elle passe par le tutorat, inversé, modulaire, les nouveaux outils de communication, l’e­learning, les serious games…

S’il y a bien un point commun entre toutes ces grandes entreprises, c’est qu’elles ne savent pas ce que sera leur environnement business dans cinq à dix ans. Une chose est sûre : elles ont besoin d’être performantes et de se transformer. Toute la question est donc de savoir quelle est la formation essentielle à la stratégie de l’entreprise ? Cela demande un effort considérable de la part du management. La formation ne doit pas seulement participer à l’augmentation des compétences, mais elle doit aussi créer et développer une culture commune et renforcer l’engagement des salariés. On donne du sens, on permet l’accomplissement. Ce sont là les ressources de la motivation qui permettent de s’adapter au changement. Les entreprises qui sortiront gagnantes de la crise ne sont pas celles qui auront économisé sur leur budget de formation.