La crise financière et son terrible effet de traîne sur la dette des États va-t-elle étouffer, durant la campagne, le débat sur le sens du travail et ses transformations ? C’est cette interrogation en forme de crainte, formulée dans leur introduction au dossier « Exister au travail » par Francis Ginsbourger, Yves Lichtenberger et Marc-Olivier Padis qui a justifié ce retour sur les mutations affectant l’activité salariale. Dans un long texte, l’ancien leader cédétiste Yves Lichtenberger, devenu chercheur en sociologie, examine toutes les facettes de la notion de travail. Avec les réseaux, Francis Ginsbourger analyse ce qu’il appelle la « révolution des indépendances ». D’autres auteurs parlent d’organisation, de souffrance au travail ou de formation. Un bel ensemble.

Esprit, octobre 2011.

Revenir sur l’histoire sociale des pays du « printemps arabe » au temps de la colonisation, tel est un des axes choisis par la revue. D’où des articles à caractère historique, comme celui sur « le moment Front populaire en Oranie », ou cet autre sur « les lieux de sociabilité islahistes et leurs usages » dans la ville d’Alger durant les années 30. Plus actuelle, « une lecture de la révolution tunisienne », par Leyla Dakhli, spécialiste du monde arabe contemporain, met en valeur les formes originales prises par ce mouvement.

Le Mouvement social, juillet-septembre 2011.

La question de l’évolution des salaires en France constitue un des plats de résistance de cette livraison. L’auteur, Gilbert Cette, met en avant deux évolutions majeures : d’une part, un resserrement de la dispersion des salaires qui s’explique par une progression du smic plus rapide que celle du salaire moyen, d’autre part, depuis la seconde moitié de la décennie 90, une progression plus rapide du salaire minimum que la moyenne des hauts salaires. Ce qui fait que la part dans la valeur ajoutée des 85 % de salariés restants a diminué. L’auteur en appelle à une réanimation des négociations salariales pour corriger cette tendance.

Futuribles, octobre 2011.

Que peut faire la politique face aux situations d’urgence Nathalie Sarthou-Lajus énumère les chantiers qualifiés d’urgents auxquels les politiques sont sommés de s’atteler : sauver les banques, sauver les retraites, sauver le système de protection sociale, sauver l’université… Le risque est que l’urgence l’emporte sur le fond, la rupture dans la forme sur la transformation du contenu. « Cet impératif de l’urgence de plus en plus central dans nos sociétés gagnerait à se doubler d’un principe d’espérance », explique encore l’éditorialiste dans son excellent texte. Dans le même numéro de la revue, un article d’Anne-Marie Le Gloannec analyse « l’Allemagne, entre isolement et globalisation », tandis que Gaël Giraud voit dans l’actuel « krach des dettes publiques » un défi pour nos sociétés démocratiques.

Études, octobre 2011.