Loin d’être rassasiés de RTT, les écologistes considèrent que la réduction générale du temps de travail est l’une des conditions pour réduire le chômage. « Nous sommes conscients que les 35 heures ont souvent conduit à une intensification du travail et à une stagnation des salaires, mais nous sommes convaincus que la réduction organisée du temps de travail doit reprendre », affirme Eva Sas, économiste et présidente de la commission économique et sociale d’Europe Écologie-Les Verts.

Pour aboutir à des résultats concrets, les écolos veulent négocier une loi sur la réduction du temps de travail avec les syndicats. Dès 2012. Reste à savoir comment organiser cette réduction. « Nous défendrons des mesures qui lient réduction du temps de travail et création d’emplois », précise Eva Sas. Les exonérations de cotisations sociales ne seront accordées qu’à cette condition.

Prime sur les premières heures. Si la réduction du temps de travail fait partie de l’ADN du mouvement écologiste depuis ses débuts, ses modalités pratiques ne sont pas encore fixées. Pierre Larrouturou, économiste, élu EE-LV en Ile-de-France et grand promoteur de la semaine de 32 heures, préconise une réduction du temps de travail de 20 %, pour 10 % de créations de postes. D’autres souhaitent imposer une parité entre réduction de la durée du travail et créations d’emplois pour éviter les gains de productivité intempestifs.

Les écolos souhaitent aussi diminuer le nombre de salariés à temps partiel subi en instaurant une prime obligatoire, versée par l’employeur, sur les premières heures travaillées. De façon à rendre plus attractifs les postes à plein temps. « Nous voulons également conditionner l’exonération des bas salaires aux CDI, à partir de 120 heures mensuelles », explique Eva Sas. Enfin, cerise sur le gâteau, les écolos tiennent à rétablir la suprématie de la loi sur l’accord en matière de droit du travail. Autre façon d’imposer aux entreprises d’une branche de diminuer le temps de travail en créant des emplois.