Pour son 51e congrès confédéral, du 15 au 18 novembre, la CFTC s’est choisi un lieu très symbolique : le Futuroscope de Poitiers. En perte de vitesse depuis de très longues années, la centrale chrétienne se cherche en effet un avenir. Pas simple. L’organisation ne peut compter sur ses quelques places fortes – TF1, Auchan, Leroy Merlin… – pour compenser les mauvais résultats qu’elle enregistre scrutin après scrutin. C’est dans ce contexte que l’organisation s’apprête à renouveler son équipe de direction. Secrétaire général puis président pendant dix-huit ans, Jacques Voisin tire cette fois-ci sa révérence. Il devrait laisser son fauteuil à Philippe Louis, 55 ans, l’actuel secrétaire général, qui a terrassé, en mai, le candidat pressenti, Jean-Louis Deroussen. Un putsch en famille qui devrait épargner à la CFTC de se déchirer en public, comme en 2008 lors de son congrès de Strasbourg. S’il est élu, le nouveau président appellera à ses côtés Pascale Coton, 48 ans. Au grand dam des conservateurs de la maison qui jugent l’actuelle secrétaire générale adjointe chargée de la protection sociale trop progressiste.
À charge pour le nouveau duo de porter haut et fort les trois mots d’ordre choisis par la CFTC pour les trois années à venir : « résister, innover, convaincre ». En ligne de mire, les élections professionnelles dans les TPE et les PME qui, dans tout juste un an, s’annoncent cruciales pour la représentativité de la centrale à l’horizon 2013. Depuis plusieurs années, celle-ci maintient le nombre de ses adhérents revendiqués à 142 000, alors même qu’elle a vu disparaître beaucoup de sections. Ironie de l’histoire, la confédération va confier son avenir à deux militants issus d’entreprises dans lesquelles la CFTC a enregistré récemment des scores insignifiants : Philippe Louis est cheminot, Pascale Coton, postière !
