Par trois accords signés en septembre par tous les syndicats(sauf la CGT), Michelin vient de refondre son dispositif d’épargne retraite. Jusqu’à présent, la manufacture de pneumatiques proposait à ses salariés justifiant d’au moins dix ans d’ancienneté mais n’atteignant pas un taux de remplacement au moins égal à 55 % de compenser la différence (limitée à 12 %) par un régime à prestations définies.

Avec seulement 500 bénéficiaires (17 % du personnel), « ce régime non portable et peu souple ne correspondait plus aux attentes des salariés et des candidats », explique Stéphane Roy de Lachaise, directeur du service du personnel de Michelin France. Avec la baisse annoncée des taux de remplacement, son coût risquait, de plus, de devenir prohibitif : « D’ici à 2030, 50 % des collaborateurs, dont 100 % des cadres, auraient été concernés », témoigne Denis Paccard (CFE-CGC), étude actuarielle à l’appui. Outre la fermeture d’ici à 2046 de ce dispositif, les accords prévoient donc la mise en place d’un double système.

Cofinancé par une cotisation salariale (de 0,2 %) et patronale (1 %), un régime à cotisation obligatoire (de type article 83) est ainsi instauré pour les 22 000 salariés. S’y ajoute un nouveau plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), assorti d’un abondement égal à 100 % du versement du salarié, dans la limite de 2,5 % de sa rémunération brute (soit 5 656 euros). « Grâce à cet abondement, même les plus hautes rémunérations y trouvent leur avantage », se félicite Alain Chabanon (CFDT). Sous réserve « de disposer d’une capacité d’épargne ou de se sentir concerné », tempère Philippe Salles (SUD), non signataire de ce dernier volet.

D’ici à la mise en œuvre du dispositif, le 1^er janvier 2012, direction et syndicats doivent encore sélectionner les fonds d’accueil de ce Perco, géré par Natixis, les modes de gestion (libre et piloté) et négocier la possibilité d’y transférer les jours du compte épargne temps. Mais sans abondement cette fois.