Nous voulons créer un choc pour l’emploi », souligne Alain Vidalies, secrétaire national du PS chargé de l’emploi. Et, pour susciter ce « choc », les socialistes renouent avec les bons vieux emplois jeunes : la plate-forme du Parti socialiste pour la présidentielle propose l’instauration de 300 000 emplois d’avenir, « dont 100 000 seront créés dans les six premiers mois du quinquennat », promet Martine Aubry dans son propre programme.
Réservés au secteur non marchand, ces contrats dureront au moins un an et seront renouvelables jusqu’à cinq ans. Ils seront payés au smic, financés par les 4,5 milliards d’euros récupérés sur la refiscalisation des heures supplémentaires et centrés sur le développement durable ou encore sur les aides à la personne. Priorité sera donnée aux territoires les plus touchés par le chômage des jeunes.
De son côté, François Hollande invente « le contrat de génération » et fait ainsi d’une pierre deux coups : pour chaque senior maintenu à son poste, il propose aux entreprises d’embaucher un jeune, qui sera formé par cet aîné. À la clé, la suppression des cotisations sociales durant trois ans pour l’employeur.
Pour les socialistes, la loi Cherpion sur l’alternance risque de se révéler « contre-productive » et « a fragilisé le dispositif » de l’alternance, selon Alain Vidalies, qui estime qu’il faudrait plutôt se concentrer sur les jeunes qui ont le plus besoin d’être aidés, à savoir tous ceux qui n’ont pas de qualification. Le PS propose donc le « contrat nouvelle chance ». Destiné aux jeunes sans diplôme et doté d’allocations spécifiques, soit un demi-smic, ce contrat sera mis en œuvre par les missions locales, en partenariat avec les entreprises qui prendront ces jeunes en alternance. Il courra au maximum sur deux à trois ans. Enfin, les socialistes souhaitent étendre le RSA jeunes, dont les conditions d’attribution sont aujourd’hui trop restreintes à leur goût. Vingt mille jeunes devraient pouvoir en bénéficier, soit plus du double qu’actuellement.
