Pour comprendre la situation des jeunes, il faut accepter deux principes essentiels de la société française. D’une part, les entreprises, avec l’assentiment implicite des syndicats, ont déployé depuis trente ans une « flexibilité générationnelle ». Les jeunes et les seniors sont les deux catégories qui subissent le plus fortement les ajustements de la part des entreprises. En période de crise économique, trouver un emploi pour un jeune diplômé est plus difficile. La dernière enquête Génération du Cereq sur les jeunes sortis du système scolaire en 2007 évalue à 4 % le chômage des jeunes résultant de la crise financière de 2008.

D’autre part, il n’y a pas une catégorie de la population « les jeunes » et les autres. Il existe des situations très différentes selon la formation, l’origine sociale, le lieu de résidence. En l’occurrence, le drame français, ce sont les 120 000 jeunes sortis chaque année sans qualification du système scolaire. Leurs difficultés sont renforcées car ils sont de plus en plus à la limite de la désocialisation, même dix ans après leur sortie du système scolaire. Ce problème doit être une cause nationale.