Dans le jargon des professionnels, on les appelle les « orphelins des piscines ». En clair, des particuliers confrontés à de multiples malfaçons et incapables de piquer une tête dans leur bassin. « Notre profession n’est pas réglementée. N’importe qui peut s’improviser installateur de piscines », pointe Patrick Woestelandt, président du groupement d’entreprises Euro Piscine Services (40 PME). En France, 30 000 salariés travaillent pour 400 fabricants et 2 000 installateurs. L’Hexagone est le deuxième marché mondial après les États-Unis, avec 1,2 million de piscines enterrées. Mais la profession manque cruellement de « bons » professionnels.

Pour inverser la tendance et se démarquer, Euro Piscine Services parie sur la professionnalisation. « Un installateur de ­piscines, c’est à la fois un électricien, un maçon, un spécialiste de ­l’hydraulique, du chauffage », énumère Didier Fromentin, chargé de la mise en place de la VAE pour le groupement. L’an dernier, le groupement a travaillé avec l’école des métiers de la piscine de Pierrelatte. Six salariés sans diplôme ont validé un brevet de technicien de piscine. Tous ont décroché leur parchemin. « Cette année, nous en présentons 30. Bientôt, chaque entreprise disposera d’un technicien reconnu dans la maîtrise des métiers », assure Didier Fromentin. Mais la professionnalisation ne s’arrête pas à cette seule population. Les managers sont également visés. Depuis trois ans, une école interne délivre quatre cent trente jours de formation. « Nous travaillons avec les chambres de commerce pour offrir, à terme, une certi­fication à nos managers », indique Patrick Woestelandt. Un bâtiment doit aussi sortir de terre à Vierzon pour accueillir l’ensemble des managers en formation.