Sa voix traduit une énergie à toute épreuve. Propulsée directrice des ressources humaines et de la transformation d’Alcatel-Lucent à seulement 36 ans, Christel Heydemann fait une entrée fracassante au comité de direction du géant des communications.

Benjamine – et deuxième femme – de ce parterre d’hommes, cette semi-marathonienne mène sa carrière tambour battant depuis son entrée chez Alcatel en 1999 comme simple stagiaire. Ingénieure des Ponts et Chaussées et polytechnicienne, elle commence sa carrière à la direction financière, puis prend en main des grands comptes comme SFR ou Orange, à l’époque où le français Alcatel fusionne avec l’américain Lucent Technologies. De quoi l’endurcir.

Promue responsable commerciale pour la France, elle s’envole ensuite en 2009 pour la Californie afin de piloter l’alliance avec H-P. Son pied-à-terre de Palo Alto donne sur le campus de Stanford et ses voisins travaillent chez Facebook. Tous les matins, elle passe devant Google. Une plongée dans la Silicon Valley qui lui donne encore plus le goût de l’effort. « Là bas, la prise de risques est récompensée, c’est culturel », estime cette adepte du « parler vrai ». Rentrée à Paris pour veiller au bien-être de 80 000 salariés malmenés par les restructurations incessantes du groupe, elle va devoir faire preuve de doigté et d’empathie. « Il y a beaucoup de similitudes entre le commercial et les RH : écouter les autres, répondre à leurs besoins… Et puis, le challenge ne me fait pas peur. » Il ne vaut mieux pas, car chez l’équipier en télécoms, les RH ne sont pas un poste de tout repos.

36 ans.

Directrice RH et transformation d’Alcatel-Lucent.