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Tableau de bord

ZOOM L’emploi en France a mieux résisté que prévu à la crise

Tableau de bord | publié le : 01.06.2011 | Pierre-David Labani

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Emploi salarié dans le secteur marchand non agricole (en milliers)

Crédit photo Pierre-David Labani

Selon l’Insee, l’économie française a perdu près de 400 000 emplois salariés dans la période 2008-2009, puis en a créé 125 000 en 2010. Les suppressions de postes ont été importantes pendant la crise, mais inférieures à ce qu’on redoutait au regard de la contraction de l’activité. En 1993, l’emploi marchand avait reculé de 2,1 %, avec une baisse de 1,9 % de la valeur ajoutée.

En 2009, le recul de l’emploi a été de « seulement » 2,5 %, alors que la valeur ajoutée se réduisait de 5,3 %. Selon l’Insee, cette résilience du marché du travail français reste encore en grande partie inexpliquée. Certes, la flexibilité accrue du marché du travail a joué un rôle d’amortisseur : l’intérim, dont le poids dans l’emploi salarié est plus important, a servi de variable d’ajustement ; les entreprises ont recouru de manière plus marquée à des instruments d’aménagement et de réduction du temps de travail (annualisation du temps de travail, contrats à temps partiel ou chômage partiel). Mais la flexibilité n’explique qu’une « petite partie des évolutions récentes de l’emploi », souligne l’Insee. Conséquence de cette contraction moins forte de l’emploi au regard de l’activité, la productivité du travail a beaucoup baissé dans la période 2009-2010. Ce qui pourrait laisser penser que les entreprises vont dans les mois à venir prioritairement restaurer leur compétitivité et leur productivité avant de procéder à des embauches durables. La reprise d’emplois en CDI pourrait donc se faire attendre plus longtemps qu’au cours des crises précédentes. Ce qui semble être le cas : le redémarrage de l’emploi en 2010 s’est principalement appuyé sur l’intérim et les CDD, alors que les emplois stables ont subi les effets de la crise jusqu’au troisième trimestre 2010.

Emploi salarié dans le secteur marchand non agricole (en milliers)
Les hausses du smic stimulent les bas salaires

Selon une étude de la Dares portant sur la période 2000-2008, les hausses du salaire minimum (qui avaient alors lieu au 1er juillet de chaque année) ont provoqué une revalorisation des salaires supérieurs au smic. Cet effet, appelé effet de diffusion, traduit la volonté des entreprises de conserver une hiérarchie entre les différents niveaux de la grille salariale. En moyenne, de 2000 à 2008, les salaires compris entre 1 et 1,1 smic ont progressé de 1,4 % entre les deuxième et troisième trimestres. Ceux compris entre 1,1 et 1,2 smic ont augmenté de 0,9 % et ceux compris entre 1,2 et 1,3 smic, de 0,7 %. Au-delà de 1,4 smic, l’évolution des salaires a été de 0,5 %, l’effet s’amenuisant avec le niveau de salaire. Au-delà de 1,8 smic, l’effet d’une hausse du smic est quasi nul et ce sont les négociations salariales dans l’entreprise qui dictent le plus l’évolution des salaires.

Estimation de l’effet de la hausse du smic par tranche de salaire (le salaire mensuel de base augmente 0,38 fois plus pour les postes rémunérés entre 1,1 et 1,2 smic que pour ceux rémunérés au-delà de 3 fois le smic)
Les inégalités de niveau de vie s’accroissent depuis 2004

Selon les derniers chiffres disponibles publiés par l’Insee, le niveau de vie médian des personnes vivant en France métropolitaine s’établissait à 1580 euros par mois pour un ménage. De 1996 à 2004, le rapport entre les 10 % de ménages ayant le niveau de vie le plus élevé et les 10 % ayant le niveau de vie le plus faible s’est légèrement réduit. La hausse du niveau de vie des 10 % les plus aisés s’accompagnait en effet d’une progression du niveau de vie des plus modestes. Depuis 2004, cette tendance s’est interrompue. Les niveaux de vie des personnes en bas de l’échelle des revenus cessent d’augmenter plus rapidement que ceux des plus aisés. Cet accroissement des inégalités de niveau de vie depuis 2004 s’explique principalement, selon l’Insee, par la dynamique plus forte des revenus du patrimoine dont disposent les personnes les plus aisées.

Rapport des niveaux de vie des 20 % les plus aisés et des 20 % les plus pauvresL’économie française en chiffresPrévisions internationales 2011 (en %, moyenne annuelle)

Auteur

  • Pierre-David Labani