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Le journal des ressources humaines

Les Opca au bord de la crise de nerfs

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.06.2011 | A.-C.G.

Crispations internes, tensions avec la DGEFP : la réforme donne des sueurs froides aux Opca. Il leur reste trois mois pour finaliser leur dossier d’agrément… et assurer leur survie.

L’été des collecteurs des fonds de la formation s’annonce bouillant. Le 2 septembre, ils doivent déposer leur demande d’agrément pour continuer d’exister. Chez certains, pas de prise de tête. Intergros, où le montant de la collecte est suffisant (175 millions d’euros pour un seuil de 100 millions), passe la réforme sans dégât. Ailleurs, les discussions entre partenaires sociaux sont âpres, voire bloquées. Comme dans le secteur des banques et assurances où les employeurs ne souhaitent pas fusionner alors même que leurs entreprises sont de plus en plus souvent assureurs et banquiers. « Une querelle de clochers qui n’est pas à la hauteur des enjeux », s’indigne Luc Mathieu, secrétaire général de la CFDT Banques et Assurances. Dans le secteur de la santé privée, les représentants des salariés freinent pour ne pas rejoindre Agefos PME, choisi unilatéralement par les employeurs. « Si nous n’arrivons pas à un accord, c’est la fin de la branche et de sa politique de formation », pronostique Félix Ajenjo, président CFE-CGC de Formahp.

Au milieu de ces luttes intestines, la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) donne le sentiment de jouer avec les nerfs des organismes. Trois décrets essentiels, dont celui concernant le montage du dossier d’agrément, ne sont toujours pas sortis. « Ces textes sont annoncés pour la fin du mois depuis plusieurs mois », ironise le directeur d’un Opca de branche. Mais la goutte qui a fait déborder le vase est tombée le 11 mai. Elle prend la forme d’un bloc-notes de « questions-réponses sur la mise en œuvre de la réforme des Opca ». « La DGEFP nous a réunis en octobre 2010 à la Villette. Elle s’était engagée alors à répondre à toutes nos questions dans la foulée. Nous avons attendu sept mois, fulmine le directeur d’un gros Opca. Que veut l’État ? Torpiller le travail mené depuis des mois ? »

Pour plusieurs observateurs, c’est le modèle d’Agefos PME et d’Opcalia qui est visé. Les deux Opca interprofessionnels proposaient de mettre en place une délégation de gestion par secteur d’activité. Une façon de laisser aux anciens Opca de branche venus s’y abriter une part d’autonomie dans leur politique de formation. Pour certains d’entre eux, cette proposition contournait l’esprit de la loi. « Le plus inquiétant, c’est que l’État dit clairement ne plus seulement jouer un rôle de contrôle mais bien de tutelle sur les Opca », analyse un spécialiste. La chute d’un bastion du paritarisme ?

Auteur

  • A.-C.G.