D’ordinaire réticent à photographier les Français « trop compliqués », Martin Parr a investi la Goutte d’Or. Décapant et tolérant.
Chouf ! C’est Omar. Et là, Hassan ! » Plantés devant une photo de musulmans en prière, rue Polonceau, dans le XVIIIe, à Paris, deux visiteurs hilares reconnaissent leurs amis. À l’Institut des cultures d’Islam, au cœur de la Goutte d’Or, on vient se retrouver dans les clichés de Martin Parr. Fin janvier, le photographe britannique a franchi la frontière du boulevard Barbès et poussé la porte de commerces, d’hôtels, de maisons de retraite de ce quartier cosmopolite de mauvaise réputation. En plein débat sur la laïcité, il porte un regard réjouissant et décalé sur l’Islam, dédiabolisant l’image de communautés repliées sur leur identité. On est bien loin du travail de Parr sur le luxe. Ici, le kitsch et les couleurs criardes de ses portraits ont des accents de sincérité.
The Goutte d’Or ! Expo de Martin Parr. Jusqu’au 2 juillet à l’Institut des cultures d’Islam, Paris XVIIIe. Entrée libre.
