En première ligne sur les questions de discrimination à l’embauche, les cabinets de recrutement peinent à convaincre de leurs pratiques vertueuses. Quand bien même 46 d’entre eux, pesant 50 % du marché hexagonal, s’activent depuis plus de cinq ans au sein de l’association À compétence égale pour « assurer la promotion de l’égalité des chances et de la diversité dans le conseil en recrutement ».

Dans les prochains mois, les sceptiques pourront peut-être juger sur pièces. Car l’association met la dernière touche à un processus de notation des pratiques de ses adhérents. Sur la base du volontariat et sans obligation de publicité. Une tâche confiée à Vigeo, préféré à ses concurrents BMJ Ratings et EthiFinance, au terme d’un appel d’offres. « À côté du label Diversité, généraliste, nous avons voulu bâtir un dispositif orienté sur notre activité. Quelque chose de normatif, avec des critères spécifiques aux cabinets de recrutement, permettant de noter davantage les résultats que les process », confie Alain Gavand, patron du cabinet éponyme et président de l’association.

Portant sur une centaine de points, le travail d’audit inclura des entretiens avec les parties prenantes. Il sera complété par une enquête statistique auprès des candidats finalistes retenus par les cabinets. Il s’agira d’un questionnaire en ligne, administré par un institut de sondage, invitant les intéressés, sous couvert d’anonymat, à renseigner leur profil : âge, sexe, origines, lieu de résidence, etc. « Ces données participeront à la notation des cabinets. Et permettront d’alimenter un observatoire », explique Alain Gavand. En cours de finalisation, le référentiel fera prochainement l’objet de discussions avec la Halde, la Cnil et l’Association française des managers de la diversité. Un comité éthique et scientifique, comprenant des représentants de l’ANDRH, du Syntec Recrutement, de l’Afip ou de l’IMS, est également en cours de constitution. Les premières notes sont attendues cet automne.