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Le journal des ressources humaines

La Région doit être le pilote de la formation

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.05.2011 | A.-C.G.

Alain Rousset, président de l’Association des régions de France, souhaite une nouvelle gouvernance du système de formation professionnelle.

Pourquoi vouloir réformer la gouvernance de la formation professionnelle ?

Tout simplement pour plus d’efficacité, car celle-ci fait cruellement défaut. Les régions forment 80 % des demandeurs d’emploi. Elles financent déjà les Plie (plan local pour l’insertion et l’emploi), les missions locales. Elles ont par ailleurs une connaissance très fine de l’économie de leur territoire. Les régions sont montées en compétence dans de nombreux domaines des politiques de l’emploi.

Quelles seraient les grandes lignes de cette nouvelle gouvernance ?

Les régions, avec les partenaires sociaux et leurs Opca, piloteraient le système, et notamment les opérateurs du service public de l’emploi. Cela suppose de revoir les missions de Pôle emploi et de les recentrer sur l’accueil et l’accompagnement vers l’emploi. Il y a beaucoup trop d’opérateurs intervenant sur le retour à l’emploi. Dans ma propre région, en Aquitaine, j’en ai dénombré plus de 150. Il faut parvenir à mettre de la cohérence et à construire un service public de l’orientation, de l’emploi et de la formation en proximité avec les besoins des entreprises. Les régions sont capables d’assurer cette coordination des acteurs.

L’État a plutôt tendance à garder une main sur la formation et l’orientation.

Et c’est une erreur ! L’État recentralise de manière brouillonne. Quand le chef de l’État annonce vouloir doubler le nombre d’apprentis, nous sommes dans l’incantation pure. La question que nous devons poser sur l’apprentissage est celle de la qualité des formations. Le sens de l’histoire, le changement de la société nécessitent plus de proximité. Nous l’observons chez nos voisins européens. L’État doit garder ses compétences régaliennes.

Cette période préélectorale est-elle propice pour proposer cette réforme ?

Au contraire. La gouvernance du service public de l’orientation, de l’emploi et de la formation doit faire partie du débat présidentiel. Nous avions demandé à Christine Lagarde de mener des expérimentations dans certaines régions pour mettre en place ce service public. Elle avait répondu favorablement mais, en réalité, ces expérimentations n’ont jamais pu être menées. Il est temps de passer à la vitesse supérieure et d’aller au bout de la décentralisation des compétences.

Auteur

  • A.-C.G.