En dépit d’une actualité surchargée, avec la catastrophe nucléaire nipponne et les conflits armés en Libye ou en Côte d’Ivoire, le dossier des retraites n’a pas disparu des préoccupations des Français, comme le montre la huitième édition de l’Observatoire français des retraites, réalisée par Ipsos pour l’UMR et Liaisons sociales magazine. Preuve que le texte voté à l’automne restera comme l’un des plus importants du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La loi du 9 novembre 2010, avec sa mesure phare, le recul de 60 à 62 ans de l’âge légal de départ, continue de mécontenter la majorité de nos concitoyens. Après la réforme du régime général, celle des régimes complémentaires, négociée par les partenaires sociaux, est venue donner un tour de vis supplémentaire aux retraites du secteur privé. Ce qui fournit aux salariés d’autres motifs d’inquiétude. Plus des trois quarts des personnes interrogées souhaitent que le thème des retraites soit présent dans la campagne présidentielle de 2012. Pour autant, cela ne donne pas quitus au PS, qui propose de revenir à la retraite à 60 ans.Retrouvez l’intégralité de l’étude sur www.wk-rh.fr
Par rapport à novembre 2010, les Français interrogés se montrent davantage pessimistes (+ 11 points) quant au niveau de leur pension future. Mais le sondage de l’automne coïncidait avec la fin du mouvement social et le vote de la loi réformant le système de retraite et traduisait une forme de soulagement. Hormis les chômeurs (85 %), ce sont les femmes qui s’inquiètent le plus, à juste titre (79 %), du montant de leur retraite.
Près de six mois après l’adoption de la réforme des retraites, le sentiment de colère reste largement majoritaire chez les Français. Mais plus de la moitié se montrent désormais résignés, (contre 45 % en novembre dernier), et l’indifférence a gagné un quart d’entre eux (au lieu de 20 % il y a six mois). Les deux seuls items « positifs » (satisfaction et soulagement) sont en recul.
L’effort de pédagogie a été insuffisant : un gros tiers seulement des personnes interrogées ont une idée précise des effets des réformes du régime général et des régimes complémentaires sur leur future pension. Et 78 % des salariés et 79 % des cadres supérieurs s’inquiètent de l’impact de la réforme de l’Agirc-Arrco.
