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Politique sociale

Le CBI en demande toujours plus

Politique sociale | publié le : 01.03.2011 | Tristan de Bourbon

Après le gel des salaires des fonctionnaires pour trois ans, la suppression à l’horizon 2014 de 490 000 postes publics, la libéralisation des services de santé, le gouvernement a annoncé sa volonté de compliquer les actions en justice contre les employeurs et envisage de durcir les conditions d’organisation des grèves. De quoi réjouir la Confédération des industries britanniques (CBI), principale organisation des grandes entreprises. « Le gouvernement et le CBI travaillent en concertation très étroite au travers de plusieurs instances, note Florence Lefresne, chercheuse à l’Ires. L’influence du CBI est perceptible sur les cadeaux fiscaux accordés aux entreprises, comme la baisse de 4 points de l’impôt, mais aussi sur la limitation des dépenses sociales. »

Cela n’a pas empêché Richard Lambert, le directeur général du CBI, lors de son discours de départ le 24 janvier, de « soutenir fortement la stratégie du gouvernement » mais aussi de critiquer « son inconsistance » en matière d’aide à la croissance. Dans sa ligne de mire : la volonté du gouvernement d’aider les secteurs d’excellence nationale aux dépens des autres, la fin de la mise à la retraite d’office décrétée cet été, les 50 % d’imposition pour les plus riches, son manque de soutien aux PME… Pour Richard Lambert – remplacé par John Cridland –, les décisions du ministre des Finances, George Osborne, ne sont ni assez radicales ni assez rapides.

« Le gouvernement et les employeurs se servent du prétexte de la crise pour accroître la flexibilité du travail, réduire les droits des employés et le rôle des syndicats », estime Paul Nowak, chef du département organisation et services du Trades Union Congress, qui regroupe 58 syndicats nationaux et leurs 6,5 millions de membres. Et qui prévoit une marche unitaire le 26 mars à Londres pour lutter contre le plan d’austérité. « Leurs actions sont plus dictées par leur idéologie et par des visées politiciennes que par une volonté de faire avancer le pays. La preuve, les discussions tripartites [gouvernement, syndicats, employeurs] n’existent plus, car les employeurs disent ne pas percevoir l’apport des syndicats. » L’ex-Première ministre Margaret Thatcher y avait mis fin au milieu des années 80. Alistair Tebbit, responsable de la communication et de la stratégie de l’IOD (Institute of Directors), la principale organisation représentant les PME, rit d’ailleurs au rappel de cette notion. « Pour améliorer la flexibilité du travail et des commerces, il fallait arrêter ces négociations sectorielles et entamer des discussions directes avec les entreprises et avec les salariés. Le gouvernement actuel est favorable au monde des affaires. Il ne peut ni ne veut revenir en arrière pour ne pas affaiblir la compétitivité du pays. »

Auteur

  • Tristan de Bourbon