Ouvert en 1981, l’hôtel Gray d’Albion est un établissement de luxe de 200chambresetquelque 120 salariés. Mais, en 2008, son standing ne correspondait plus à ses quatre étoiles et les clients n’hésitaient pas à le faire savoir… Situation difficile à vivre pour l’ensemble du personnel. « Notre budget étant limité, nous avons décidé de réaliser une partie des travaux en interne », explique François Portiglia, le DG.

L’idée est de donner la parole aux salariés et de les faire participer aux choix qui influenceront leurs futures conditions de travail. Un premier groupe projet est constitué pour redécorer le restaurant. Les volontaires de l’équipe de salle choisissent des services de table dans les catalogues des spécialistes des arts de la table. Ils proposent aussi moquette et mobilier. L’équipe technique chargée de l’entretien se lance dans la réalisation des travaux pendant la saison d’hiver. L’année suivante, c’est au tour d’une chambre et d’une salle de réunion, avec la collaboration des femmes de chambre et des gouvernantes. Après quoi les 200 chambres sont rénovées petit à petit par des entreprises spécialisées. « Les commentaires des salariés sur leurs conditions de travail nous ont permis d’en profiter pour améliorer certaines choses », indique le DG. Les nappes ont été abandonnées. Des lits plus hauts et des matelas plus légers ont été adoptés. À la blouse, les femmes de chambre ont préféré un pantalon et une veste, pour plus de confort.

« L’exercice a créé un sentiment de fierté parmi le personnel », assure François Portiglia. Hervé Doly, le délégué syndical CGT, confirme : « Les salariés sont satisfaits d’avoir été écoutés. » Alors que les travaux ne sont pas tous terminés, la direction se lance dans une certification ISO. Un autre projet pour garder une ambiance positive.