Saviez-vous que la Grande-Bretagne fut l’un des premiers pays industrialisés à adopter une loi sur l’égalité salariale ? Le Parlement britannique a passé le cap en 1970… deux ans avant l’Hexagone ! Cette révolution, menée à la fin des swinging sixties, il la doit au volontarisme de Barbara Castle, première femme avant Thatcher à exercer des responsabilités ministérielles, et au courage de 187 couturières de l’usine Ford de Dagenham, à l’est de Londres, rebaptisées par la presse petticoat army (l’« armée des jupons »).

À la surprise générale, parce qu’aucune salariée n’a osé débrayer, ces ouvrières refuseront de coudre les banquettes de la voiture américaine, trois semaines durant au printemps 68. D’abord, pour protester contre leur déclassement sur l’échelle des salaires. Pour réclamer, ensuite, un salaire au moins équivalent à celui des hommes. Le réalisateur, Nigel Cole, exhume avec humour cette portion d’histoire. Tout y est : les hésitations des mères de familles ordinaires, les atermoiements du syndicat qui veut se concentrer sur l’essentiel (les hommes), le retournement contre les grévistes de leurs maris ouvriers…

Film choral enlevé, accordant une jolie place à Sally Hawkins dans le rôle de la leader, We Want Sex Equality donne l’envie d’entonner des slogans toujours actuels.

We Want Sex Equality (1 h 53), film de Nigel Cole, avec Sally Hawkins. Sortie le 9 mars.