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Le si discret leader d’un syndicat de gros bras

Actu | Eux | publié le : 01.03.2011 | Éric Béal

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Le si discret leader d’un syndicat de gros bras

Crédit photo Éric Béal

Bras croisés, Tony Hautbois répond au Journal de la marine marchande, pour une vidéo postée sur YouTube le 27 janvier 2011. L’un des rares documents où l’on peut voir s’exprimer le secrétaire général de la Fédération nationale des ports et docks (FNPD) CGT. Jusqu’à présent, ce jeune responsable syndical de 35 ans était resté caché derrière des communiqués impersonnels. C’est à peine si l’on sait qu’il vient de Nantes et a été élu en juin 2009, après le départ à la retraite de Daniel Lefebvre. Profil d’apparatchik type, il n’a pas laissé de souvenir impérissable en Loire-Atlantique, où son expérience de docker commencée en 2000 au sein du GIE Docks Service a rapidement pris fin. Les mauvaises langues lui prêtent à peine six mois de présence sur les quais. « C’est une habitude à la Fédération des ports et docks de repérer des jeunes, de les tester, puis de les faire monter, en tant qu’adjoint du secrétaire général, afin d’assurer la relève le moment venu », explique Gilles Denigot, « président conseiller » de la Coordination nationale des travailleurs portuaires et assimilés (CNTPA), le syndicat concurrent, produit d’une scission de la CGT en 1992. Tony Hautbois n’a jamais dirigé de troupes sur le terrain, mais ses interlocuteurs patronaux lui reconnaissent, en revanche, un vrai savoir-faire en matière de négociation. « Il parle posément et maîtrise ses dossiers », précise l’un d’eux.

L’autre facette du leader des dockers CGT, c’est le côté va-t-en-guerre de son organisation, toujours prête au bras de fer avec les employeurs. Une fédération atypique au sein de la citadelle cégétiste à laquelle Bernard Thibault n’a jamais ménagé son soutien. Et lorsque François Chérèque dénonce, le mois dernier, « un syndicalisme unique où ce sont les syndicats qui font l’embauche », Tony Hautbois lui rétorque : « Si la CFDT a du mal à s’implanter dans les ports, c’est parce que les travailleurs n’adhèrent pas à son discours et à son orientation syndicale. » Introuvable depuis l’accord conclu avec le patronat des ports, le secrétaire général de la FNPD aura peut-être été contraint de « vendre » le compromis aux dockers marseillais et havrais, qui représentent un peu plus de 60 % de ses adhérents. Car, à défaut des quatre à cinq ans de cessation anticipée d’activité prévue dans le premier accord de 2010, le texte n’autorise un départ à la retraite que deux ans avant l’âge légal. Il permet aussi « une anticipation additionnelle dans un cadre différent de la pénibilité ». Un dispositif identique aux premières propositions de la CNTPA. Avec un mois de grève en plus.

TONY HAUTBOIS

35 ans.

2000

Entame une carrière de docker à Nantes-Saint-Nazaire.

2008

Candidat sur une liste PCF aux élections municipales à Vertou (Loire-Atlantique).

2009

Élu secrétaire général de la Fédération nationale des ports et docks.

Auteur

  • Éric Béal