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Retour vers une société d'assurance

Dossier | publié le : 01.05.2000 | A. F.

En basculant vers les AGF, les Grands Moulins de Paris ont d'abord fait le choix d'une garantie dans la durée et d'une stratégie de prévention. Le tout en faisant une économie de 5 %.

A contre-courant, les Grands Moulins de Paris ? Alors que nombre d'entreprises fuient les assurances en raison de leur taxation spécifique, qu'alourdit encore la contribution à la CMU, le fabricant de pâtisseries et viennoiseries vient de faire le chemin inverse en se tournant, en janvier dernier, vers les AGF

Aux Grands Moulins de Paris (1 500 salariés dans l'Hexagone), basculer la prévoyance santé d'institutions de prévoyance (IP) vers un assureur ne s'est pas traduit pas une addition plus lourde. Les compagnies d'assurances ont en effet trouvé des astuces pour contourner la fameuse taxe de 7 %. Elles sous-traitent la couverture complémentaire santé de leurs clients à des institutions de prévoyance partenaires (dites « captives »). Pas de coûts supplémentaires, donc. Au contraire. « Nous avons gagné 5 % dans l'opération, commente Jean-Pierre Gandaubert, DRH du groupe. Si nous avions été motivés par la seule réduction des coûts, nous aurions pu faire un gain encore supérieur. Des IP nous proposaient de meilleurs tarifs. Mais cette baisse des prix est due à la concurrence acharnée à laquelle ces institutions se livrent actuellement. Il est très difficile d'avoir une visibilité sur les tarifs, leur évolution ultérieure et l'impact que cela peut avoir sur le montant des garanties. Nous avons donc privilégié les AGF car elles nous offraient un niveau de garanties dans la durée. »

Mais, plus qu'une question de coûts, c'est une vision à « moyen terme » qui a guidé les Grands Moulins de Paris, qui souhaitaient, depuis longtemps, regrouper chez un même opérateur la protection complémentaire des salariés de ses deux entreprises. Objectif : « harmoniser, dans un avenir proche, le montant des garanties ». Ce regroupement aurait pu se réaliser chez d'autres opérateurs santé. Mais l'assureur l'a emporté sur deux points. Le premier ? La prévention : dans ce domaine, où les institutions de prévoyance n'ont « jamais » répondu à l'appel, l'assureur AGF l'a séduit avec sa plate-forme d'informations et de services destinée aux salariés. Les Grands Moulins de Paris voulaient en effet « mettre l'accent sur la prévention afin de maîtriser les dépenses de santé » (10 millions de francs en 1999), au lieu de continuer à jouer sur la répartition des financements ou le montant des garanties pour trouver l'équilibre. « Je souhaite, depuis longtemps, un système responsabilisant les salariés. J'espère qu'à terme ils réguleront eux-mêmes leurs dépenses. Parce qu'ils connaîtront mieux le coût des prestations et seront capables de faire leur choix, par exemple, entre deux prothèses dentaires », explique Jean-Pierre Gandaubert. Second point décisif ? La dimension européenne de l'opérateur de santé. Une question essentielle pour le groupe qui compte sept filiales en Europe et a prévu d'en créer deux nouvelles prochainement. Là encore, l'assureur l'a emporté. Il faut dire que le dossier des Grands Moulins de Paris ne lui était pas complètement inconnu. Les AGF retrouvent aujourd'hui dans ce groupe un client perdu il y a dix ans.

CP Bourg : une PME séduite par les mutuelles

Si elle n'avait été sollicitée par plusieurs mutuelles, jamais CP Bourg n'aurait revu de fond en comble sa prévoyance santé. Pas en 1999 en tout cas. « Faute de temps », le dossier restait en souffrance dans cette PME de 69 salariés qui commercialise, à Rungis, des machines à relier. Les relances des mutuelles ont fini par retenir son attention. « Nous avons décidé de nous pencher sur la prévoyance des employés et des assimilés cadres, qui étaient mécontents du contrat déjà souscrit auprès d'une mutuelle », explique Malika Guillote, chargée du dossier. Incriminés ? Le taux de remboursement plancher pour la lunetterie et l'optique comme les délais de remboursement jugés trop longs. La PME a donc fait jouer la concurrence et obtenu, « à budget constant », de meilleures garanties sur les contrats et les services. Du coup, elle a décidé de revoir la couverture complémentaire de ses cadres, contractée, elle, auprès d'une compagnie d'assurances (AGF). « Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions obtenir une meilleure prestation à un coût moindre auprès d'une mutuelle. L'économie est substantielle », commente Malika Guillote. CP Bourg a donc fait coup double. Le 1er janvier dernier, ses 69 salariés ont rejoint La Mutuelle de Seine-et-Marne.

Auteur

  • A. F.