Le groupe DCNS doit assurer le renouvellement de ses effectifs. En particulier dans les domaines de la mécanique, de la chaudronnerie, des tuyaux ou du chauffage. Mises en place en 2008 pour venir en aide à des jeunes en recherche d’emploi, les Filières du talent créées par le constructeur naval lui fournissent un quart du total des apprentis accueillis dans ces métiers.

Le dispositif débute par une journée de découverte, baptisée « ministage », sur certains des 14 sites français du groupe. « Les jeunes accueillis – 1 855 en trois ans – sont en recherche d’emploi ou en panne de projet professionnel », explique Bertrand Le Fèvre, chargé des Filières chez DCNS. Les plus motivés remplissent un dossier de candidature puis passent une série d’entretiens avec le responsable RH du site. Les tuteurs les reçoivent également. Ces derniers sont volontaires et ont suivi une formation préalable comprenant des notions juridiques et psychologiques. Leur savoir-faire est reconnu par une certification interne. « Cet apport théorique suivi un peu après le début du tutorat m’a confirmé dans mes pratiques », explique Robert Lagana, chef de groupe au centre DCNS de Saint-Tropez. Lequel a choisi son apprenti parmi quatre candidats cette fois-ci. Selon le type de diplôme préparé, le tuteur s’engage à suivre son apprenti pendant un à trois ans. Chaque année, ce dernier a droit à un entretien d’appréciation dont le résumé est envoyé au manager et à la DRH.

Ces trois dernières années, l’entreprise a accueilli 303 apprentis issus des Filières du talent. Lesquels bénéficient d’un accompagnement de six mois après la fin de leur formation, avec l’aide de Pôle emploi ou de l’UIMM. Cent quinze d’entre eux ont décroché un emploi stable. Chez DCNS ou ailleurs. Reconduite pour un an, l’opération sert de laboratoire à la politique de GPEC de l’entreprise.