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Le journal des ressources humaines

L’e-learning en marche

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.02.2011 | Domitille Arrivet

Pour ne pas manquer le virage vers l’e-learning, les entreprises du secteur, appuyées par la Fondation Prospective et Innovation que préside Jean-Pierre Raffarin, ont décidé de faire entendre leur voix.

Si l’on en croit l’étude menée par le cabinet Féfaur en 2010, la France est en retard en matière d’e-learning. Les montants que les entreprises y consacrent sont trois fois moins élevés qu’outre-Manche. En cause : le fort attachement des salariés aux formations présentielles, mais aussi le conservatisme du corps professoral. Et l’Europe n’est guère plus avancée. Si la somme de 5,5 milliards d’euros consacrée à la formation continue et à l’enseignement supérieur en e-learning devrait doubler d’ici à cinq ans, elle n’est, aux yeux de la Fondation Prospective et Innovation, pas à la mesure de ses ambitions. « Le développement de l’e-learning revêt un triple enjeu, souligne le professeur Jean-Pierre Boisivon, administrateur de la fondation. Tout d’abord, avec l’accroissement de la population, l’accès à l’enseignement supérieur ne pourra plus se faire dans les formes traditionnelles. Ainsi, dans trente ans, l’Inde comptera 200 millions d’étudiants de plus. On ne pourra pas déplacer tout le monde ! Ensuite, c’est un enjeu démocratique puisque l’e-learning permet de réduire de moitié les coûts d’accès aux formations supérieures. Enfin, c’est un enjeu culturel, car l’accès à un même savoir permet aux étudiants d’acquérir une culture commune, ce qui, jusqu’à présent, n’est pas le cas en Europe. » Or cette évolution vers la digitalisation des formations est, selon lui, inexorable et bénéfique. « À l’avenir, les professeurs devront se concentrer sur la transmission des savoirs, cœur de leur métier. Les cours seront préparés à distance et le temps de classe sera un temps de structuration de la pensée. Cette division du travail sera beaucoup plus productive », estime Jean-Pierre Boisivon.

Un point de vue que partage CrossKnowledge, l’un des plus importants organismes de formation professionnelle en e-learning en France : « Alors que l’on rebat les cartes du monde académique, du côté des entreprises, la conversion vers l’e-learning s’accélère. Pour des raisons de coût et aussi de rapidité. En effet, la formation à distance ne nécessite ni groupe, ni logistique, ni salle. Et, pour les entreprises internationales, elle permet un accès à la formation partout dans le monde », relève Steve Fiehl, directeur associé de cet organisme.

À charge donc pour les éditeurs de cours en ligne de concevoir des contenus attirants et valorisants afin d’achever de convaincre les universités et les entreprises françaises de franchir le pas.

Auteur

  • Domitille Arrivet