L’approche des trois sociologues qui ont rédigé ce livre est particulièrement originale : elles passent en revue les outils à enquêter sur le travail, qu’il s’agisse des métiers de violoniste, de boulanger ou d’opérateur dans le nucléaire. Aussi n’excluent-elles aucune méthode et prennent-elles bien soin de ne rien écarter, comme l’observation des sentiments au travail. « Des sentiments aussi divers que la tristesse ou la joie gagnent à être étudiés de près », remarquent les auteures, qui font preuve d’une ouverture bienvenue à toutes les formes d’enquête sur ce continent mystérieux que reste la situation de travail.

Enquêter sur le travail, Christelle Avril, Marie Cartier et Delphine Serre.

Éd. La Découverte. 284 pages, 20 euros.

Coach de dirigeants, Éléna Fourès s’adresse aux femmes chargées de postes décisionnels dans leur entreprise. « En matière de leadership, les femmes ont un passé collectif particulièrement chargé », note la consultante, qui fait remonter la posture de soumission féminine… aux murs du temple d’Apollon à Delphes, 400 ans avant J.-C. Elle met l’accent sur le caractère stratégique de ce qu’elle appelle le « triangle identitaire »: Personne, Fonction, Expert. Elle regrette aussi que rares soient les femmes qui font le « marketing de soi ». Enfin, elle identifie quatre paramètres par lesquels se développe le leadership : la présence, l’alignement, la flexibilité et le recul. Pour celles qui veulent en savoir plus, ce petit livre vivant et clair tombe à pic.

Leadership au féminin, Éléna Fourès.

Éditions Progressor. 146 pages, 33 euros.

Les théories du management se concentrent généralement sur la mobilisation des salariés d’une organisation, entreprise ou administration. Norbert Alter estime que ce n’est pas la bonne clé d’entrée dans le monde du travail : si les entreprises fonctionnent, c’est que leurs salariés sont animés par la volonté de donner aux autres. Sans arrêt, on « s’arrange », ce qui veut dire qu’on accepte de donner plus qu’il ne faut pour faire tourner l’organisation et que l’on s’échange des « services ». Norbert Alter estime que les managers qui déplorent la « résistance au changement » font souvent une erreur d’analyse. Cette approche, « au lieu de s’appuyer sur les ressources humaines, les transforme en problèmes, et fait du changement une finalité ».

Donner et prendre, Norbert Alter.

Éd. La Découverte. 234 pages, 9 euros.

Modèle relativement récent, le low cost gagne de multiples secteurs de l’économie. Le professeur Emmanuel Combe distingue trois sortes de demandes : le « low cost de substitution », qui pousse le consommateur à reporter son choix d’un bien ou d’un service traditionnel vers un produit à bas prix. Mais aussi un « low cost d’induction », qui fait consommer un produit qu’on ne recherchait pas auparavant pour profiter de ses prix très bas, ou un « low cost de complémentarité », qui consiste à en faire un achat de complément. Bien sûr, l’auteur aborde la controverse sur l’emploi, soulignant que le low cost est particulièrement dynamique en matière de création d’emplois.

Le low cost, Emmanuel Combe.

Éd. La Découverte, collection « Repères ». 120 pages, 9,50 euros.