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L’ex-patron de l’Apec en dissidence avec le Medef

Actu | Eux | publié le : 01.02.2011 | Anne Fairise

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L’ex-patron de l’Apec en dissidence avec le Medef

Crédit photo Anne Fairise

Éric Verhaeghe a-t-il agi en franc-tireur ou au nom d’opposants à Laurence Parisot ? Sa démission, le 12 janvier, de la présidence de l’Association pour l’emploi des cadres, qu’il occupait depuis 2009 au titre du Medef, laisse perplexe le monde du paritarisme. « J’ai assez avalé de couleuvres », rétorque le quadra, qui invoque des divergences sur l’avenir de l’Apec – en négociation entre patronat et syndicats – et son refus d’un recentrage sur des missions de service public. Une position révélée à son employeur, la Fédération française des sociétés d’assurances, fin novembre. « Le président, Bernard Spitz, m’a néanmoins demandé de rester », martèle Éric Verhaeghe, qui suggère un soutien implicite de la FFSA. Laquelle a démenti, engageant aussitôt une procédure de licenciement à l’encontre de son directeur des affaires sociales, après avoir dénoncé une « initiative personnelle ». C’est que cette forte personnalité publiait le lendemain même de sa démission (de l’Apec et de ses mandats à l’Agirc, la Cnav, l’Acoss, l’Unedic, Pôle emploi) un essai décapant, Jusqu’ici tout va bien !, aux éditions Jacob-Duvernet.

N’en attendez aucune révélation sur le patronat. Ex-haut fonctionnaire de l’Éducation nationale « ni de droite ni de gauche », il appelle les « esprits libres » à renouer avec « l’ambition universaliste de ceux qui firent la République ». Son diagnostic ? Le politique est assujetti à l’économie, et l’État devenu l’instrument d’une « aristocratie » politico-administrative « qui l’a capté à son profit »! L’année 2008 a fait naître la révolte chez ce titulaire d’une maîtrise de philo et dissipé ses illusions sur cette pensée économique unique qui prône déréglementation et baisse du coût du travail. « Nous sommes dans l’obligation collective d’interroger les politiques économiques qui ont conduit à la crise », martèle ce fils de maçon passé par l’ENA qui a rejoint à 38 ans le secteur privé, convaincu que « l’entreprise réussissait tout ce que l’État est incapable de faire ». Éric Verhaeghe n’est pourtant pas candide. Rompu à la gestion des dossiers sensibles, il a notamment été chargé en 2007 par l’ex-président de la FFSA, Gérard de La Martinière, de redonner du poids aux assureurs au sein du Medef. Il y a réussi, remportant deux présidences paritaires, mais a échoué à faire passer la ligne « moderniste » proréforme du dialogue social dans les TPE. « Depuis 2008, le Medef s’est durci », regrette Éric Verhaeghe, vent debout contre le discours sur le coût du travail ou la fiscalité des entreprises. Laurence Parisot, sibylline, déplore son « approche empreinte de défaitisme ».

ÉRIC VERHAEGHE

Administrateur civil hors classe, 42 ans.

1992

Directeur adjoint au CCAS de Paris.

2004

Directeur du service des examens et concours des académies de Créteil, Paris et Versailles.

2007

Directeur des affaires sociales de la FFSA.

Auteur

  • Anne Fairise