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Le journal des ressources humaines

L’apprentissage, seul remède au chômage des jeunes ?

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.01.2011 | Sarah Delattre

Alors que la demande des entreprises en apprentis reste limitée, mieux vaut jouer la complémentarité avec la professionnalisation.

Nadine Morano, ministre chargée del’Apprentissage et de la Formation professionnelle, envisage d’augmenter le quota d’apprentis à 5 % (contre 3 % aujourd’hui). Qu’en pensez-vous ?

Le gouvernement songe à augmenter le seuil d’apprentis sans savoir si la précédente hausse (définie dans le cadre du plan de cohésion sociale Borloo en 2005) a eu un impact. Le nombre d’apprentis a, par exemple, diminué de 40 000 entre 2008 et 2009. Les jeunes ne trouvent pas de contrat, il n’y a pas suffisamment d’offres côté entreprises. Le problème vient de là. L’apprentissage s’inscrit dans la durée. Or les entreprises manquent de visibilité sur l’évolution à venir de leur activité économique.

Et l’idée de conditionner les aides du Fonds stratégique d’investissement et d’Oseo au recrutement d’apprentis ?

Le gouvernement risque de créer une usine à gaz. Les financements Oseo soutiennent principalement les secteurs innovants, où l’apprentissage est peu développé. La professionnalisation est plus réactive et répond mieux aux contraintes de certains secteurs. D’où l’intérêt de jouer la complémentarité entre les deux dispositifs.

Une autre piste est d’abaisser l’âge d’entrée en apprentissage à 15 ans…

Ce type de mesure a déjà été imaginé par le gouvernement de Dominique de Villepin en 2007, avec l’apprentissage dès l’âge de 14 ans. Or non seulement les entreprises ne veulent pas embaucher des apprentis trop jeunes, mais cela donne une image négative de l’apprentissage, en renvoyant à des situations d’échec scolaire.

Êtes-vous optimiste quant aux prochaines négociations ?

La ministre Nadine Morano a l’intelligence de reconnaître le rôle des partenaires sociaux et des régions, qui jouent le jeu en matière d’apprentissage. Mais je suis inquiet à l’idée que l’apprentissage soit la seule réponse apportée à l’emploi des jeunes. Et comme le gouvernement n’aura pas le temps d’obtenir des résultats avant l’échéance présidentielle, il s’en tiendra au discours.

Auteur

  • Sarah Delattre