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Idées

Les peurs sociales de la France

Idées | Livres | publié le : 01.01.2011 |

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Les peurs sociales de la France

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Ce « portrait social » est le premier qui intègre tous les enseignements que l’on peut tirer de la crise financière et économique mondiale. Le choc fut massif : près de 260 000 emplois perdus en 2009. Il s’agit du plus fort recul de la main-d’œuvre salariée depuis l’origine de ces statistiques, en 1954. Pourtant, les experts de l’Insee notent que « l’ajustement de l’emploi à l’activité a été moins fort qu’attendu », du fait d’un phénomène de rétention de la main-d’œuvre dû en partie à la loi Tepa ou à l’assouplissement du chômage partiel. On a pu constater ainsi l’efficacité des « amortisseurs sociaux » qui ont permis le maintien du revenu disponible des ménages au plus fort de la tempête. Malgré un contexte inquiétant, la croissance démographique est restée, dans la tendance des années précédentes, supérieure à la moyenne européenne.

Signe que notre système de santé est moins en mauvais état qu’on se plaît à le répéter, l’espérance de vie continue de progresser. La protection sociale s’est comportée dans cette période difficile comme un « amortisseur » des inégalités. Toutes formes de redistribution comprises, le rapport entre les ressources des 20 % des ménages les plus riches et des 20 % les plus pauvres se réduit de 7,4 points avant de passer, après transferts monétaires ou en nature, à 2,7. Les études sur les conditions de vie ont mis l’accent sur la « pauvreté persistante » qui touche plus d’un Français sur cinq. C’est peut-être là le plus grand mal d’une société française qui, « en moyenne », ne se porte pas aussi mal qu’elle le croit. La peur de devenir pauvre apparaît comme le frein le plus puissant à un retour durable de la dynamique du progrès économique dans notre pays.

France, portrait social, collectif. Éd. La Documentation française, coll. « Insee Références ». 306 pages, 16,50 euros.