Pour son exposition inaugurale, le BAL réunit 10 photographes et cinéastes interrogeant l’anonymat dans le monde du travail. Une pépite.
Voyez cette travée (ci-contre) du Bath Iron Works, chantier naval de l’US Navy (Maine). Passez entre les casiers et quelques-uns des 6 000 ouvriers en pause-déjeuner et laissez-vous pénétrer par les bruits de l’usine. Voilà l’expérience à laquelle invite le « travelling avant » de Sharon Lockhart. Le quotidien des travailleurs, vous l’expérimentez aussi dans les portraits d’ouvriers à leur domicile de Chauncey Hare ou dans Necrology, de Standish Lawder, qui a filmé en 1971 des voyageurs sur un Escalator new-yorkais. La banalité du quotidien, la solitude de l’individu à l’ère du travail standardisé et de la consommation de masse : le BAL, qui défend l’image-document dans tous ses états, a choisi un thème central de la scène américaine. Première réussie.
Anonymes. Jusqu’au 19 décembre au BAL, Paris XVIIIe.