La page des retraites tournée, les partenaires sociaux se retrouveront, la première quinzaine de décembre, pour renégocier la convention d’assurance chômage qui expire le 1er avril 2011. D’ici là, les discussions promettent d’être houleuses. Le déficit cumulé de l’Unedic devrait atteindre près de 13 milliards d’euros en 2011. Le Medef parle déjà de mesures d’économies, voire d’un plafonnement des indemnités chômage. De quoi hérisser les syndicats qui prônent l’augmentation des ressources via la modulation du taux de cotisations patronales en fonction du temps de travail (CFTC) ou du type de contrat (CGT). En clair, l’entreprise employant des contrats courts ou précaires verrait son taux de cotisation renchéri. « Cela évitera une hausse générale des cotisations. Il faut régler le problème de la précarité : les entreprises doivent assumer le coût de la flexibilité », note Maurad Rabhi, de la CGT.
La CFTC souhaite définir une sorte de « portabilité des droits »: le chômeur n’ayant pas épuisé ses droits à indemnisation pourrait en récupérer le solde en cas de réinscription à Pôle emploi. « Une incitation à reprendre vite un emploi », pour la négociatrice CFTC Gabrielle Simon, qui proposera une expérimentation d’un an pour cette mesure onéreuse (430 millions d’euros). Autre ligne de fracture avec le patronat : les syndicats ne désespèrent pas de supprimer la clause de baisse automatique des cotisations patronales en cas de résultat positif de l’Unedic. Ces négociations risquent aussi de fissurer l’unanimité syndicale, qui a prévalu pendant la réforme des retraites : la CGT veut mettre sur la table le sujet des ruptures conventionnelles et celui des conséquences de la réforme des retraites sur l’assurance chômage. Un dernier sujet coûteux (entre 440 et 530 millions d’euros par an en 2018), que la CFDT préférerait aborder lors de la prochaine convention Unedic.
