Avec 2,8 %de personnes handicapées dans leurs effectifs, les mutuelles d’assurance sont encore loin des 6 % imposés par la loi. Conséquence, elles versent chaque année près de 2 millions d’euros à l’Agefiph. Des résultats en contradiction avec les valeurs « humanistes » affichées par les assureurs mutualistes, de surcroît signataires,fin 2008,d’unaccord de branche sur la mixité et la diversité.

Début 2010, ils ont décidé d’unir leurs forces au sein de leur syndicat professionnel en créant l’association Gema Handicap. Objectif : attirer, former puis recruter des travailleurs handicapés. Une initiative déjà expérimentée à Niort, qui n’est pas sans rappeler le dispositif HandiFormaBanques, lancé en 2007 dans le secteur bancaire. « Nous nous focalisons, nous, sur la cible la plus fragilisée, celle des travailleurs handicapés de niveau bac ou inférieur », précise Claude Fiot, le président du Gema Handicap. Un défi pour les candidats, comme pour les mutuelles, qui n’embauchent habituellement que des bacheliers.

Le chemin vers l’emploi durable s’annonce escarpé. Sur les 450 postulants, 60 ont été sélectionnés, par la méthode des habiletés, pour une remise à niveau de cinq mois. Et 42 retenus pour intégrer, dans les prochains jours, une mutuelle via un contrat de professionnalisation. Ambition : décrocher, dans un an, un CDI en même temps qu’un CQP de chargé de relation clientèle assurance. « Les compétences priment. On veut recruter des professionnels », souligne Isabelle Ecckhout, vice-présidente de l’association. Pour prévenir d’éventuels échecs, le dispositif prévoit un suivi renforcé des travailleurs, de leurs tuteurs et des managers.