Avec la réforme des retraites, l’Hexagone s’est offert l’un des psychodrames dont il a le secret, si difficile à comprendre vu de l’extérieur. De cette séquence sociale, les Français – comme le montre cette septième édition de l’Observatoire français des retraites, publiée en exclusivité par Liaisons sociales magazine – ressortent moins inquiets mais guère plus rassurés. Une majorité d’entre eux pensent que la loi adoptée ce mois-ci n’a pas réglé la question du financement des retraites de façon définitive, mais estiment qu’elle était, malgré tout, inéluctable. Une réforme jugée injuste, aussi, à l’égard des jeunes, des seniors, des femmes…, qui ne contente finalement personne et laisse un sentiment d’inachevé. Mais l’exécutif n’y a-t-il pas lui-même contribué en renvoyant à 2013 l’étude d’une réforme systémique ? Les Français interrogés par Ipsos jurent qu’ils s’en souviendront lors de l’échéance présidentielle de 2012. À voir, car le retour de la retraite à 60 ans promis par le PS apparaît à beaucoup comme une chimère.Retrouvez l’intégralité de l’étude sur www.wk-rh.fr
L’inquiétude des Français quant au niveau de leur retraite future chute de 13 points par rapport à la vague précédente, en mai, même si elle concerne encore deux tiers des personnes interrogées, et davantage les femmes (69,7 %) que les homme (60,6 %). Gros soulagement, en revanche, chez les retraités, dont moins de la moitié restent inquiets, au lieu des deux tiers avant la réforme des retraites.
Ce sont les deux sentiments, en apparence contradictoires, qui prédominent après l’adoption de la réforme. Une courte majorité des personnes interrogées (et moins de 38 % des 15-19 ans) estiment que ce tour de vis était inévitable, mais une bonne partie d’entre elles (jusqu’à 55 % dans la tranche des 45-60 ans) jugent la réforme injuste, ce qui alimente leur rancœur.
