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Idées

Éducation et justice sociale

Idées | Livres | publié le : 01.11.2010 |

L’éducation occupe une place importante dans la dernière livraison de la revue Esprit. D’abord, avec un article de Laurence Leyendecker-Bidar, agrégée de philosophie, qui se livre à une analyse sans concession du « socle commun des connaissances et des compétences » au collège, qu’elle défend néanmoins contre les multiples critiques provoquées par cette réforme. L’auteure estime « largement fantasmée » la critique de « la subordination du socle commun à des impératifs propres au monde du travail ». L’historienne Laurence Fontaine propose de son côté une visite guidée du concept de « justice sociale » tel que l’a élaboré le Prix Nobel d’économie Amartya Sen. En s’attardant évidemment sur une des notions les plus fameuses de l’économiste : celle de capabilities.

Esprit, octobre 2010.

La renégociation de la conventiond’assurance chômage va remettre la question du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle sur la table. Bruno Coquet y voit deux aberrations : transformer des aides publiques en allocations chômage, au risque de peser sur l’ensemble du régime, et inciter des industries dynamiques à multiplier les emplois précaires. Et relève « des taux de remplacement supérieurs à 100 % et des durées d’indemnisation permettant de cumuler plus d’allocations chômage que de salaires durant les périodes d’affiliation ».

Futuribles, octobre 2010.

La revue rend hommage à ses contributeurs de demain à travers son prix du jeune auteur. L’article primé, celui de Marlène Benquet, s’interroge sur les raisons de l’action collective à travers l’étude d’une mobilisation de salariés d’hypermarchés pour l’octroi d’une prime de 250 euros. Elle met en lumière ce paradoxe : « Les conditions de travail et d’emploi sont à l’origine à la fois de formes collectives de précarité potentiellement fondatrices d’un intérêt commun à l’action collective et de la faiblesse des ressources mobilisables pour rendre une telle action effective. » Le sociologue Nicolas Duvoux montre subtilement comment le RMI, chez des individus qui sont autant en quête de reconnaissance que de soutien matériel, « apparaît comme la formalisation pseudojuridique de l’injonction sociale à se réaliser soi-même. »

Sociologie du travail, juillet-septembre 2010.

Dans un dossier sur le management public, trois spécialistes se penchent sur le cas de la Sécurité sociale. Ils voient dans l’évolution du management de cette sphère d’intervention de l’État l’émergence d’une conception nouvelle du service public de Sécurité sociale sous les termes de gestion par la performance. « Évaluer, mesurer, piloter : ces mots font aujourd’hui partie du quotidien des organismes de Sécurité sociale », observent-ils. Mais une évaluation qui suppose un débat public et se doit d’être vecteur de changement.

Humanisme et entreprise, septembre-octobre 2010.