Les salariés devraient être rassurés, les équipes RH sont à l’écoute. Interrogés sur la façon dont leurs collaborateurs occupent leur temps de travail, les directeurs des RH européens mettent en avant « l’écoute des collaborateurs » (79 %), « l’appui des managers » (78 %) et les problèmes opérationnels (78 %), trois propositions en hausse par rapport à l’an dernier (+ 12 points pour les problèmes opérationnels). Ils précèdent le management administratif (73 %), les questions stratégiques (64 %) ou la gestion des relations sociales (62 %). Des réponses un peu convenues, selon Muriel de Fabrègue, codirectrice du Ciffop. « Le score concernant l’écoute des collaborateurs me paraît trop élevé. Il doit y avoir un peu de politiquement correct là-dedans. » Patrick Plein, chargé du développement RH groupe chez Vinci, y voit un lien avec la montée des risques psychosociaux. En France, notamment. À l’inverse, Charles-Henri Besseyre des Horts estime que ces résultats reflètent plutôt le statut d’une DRH au service de ses clients internes : les collaborateurs et les managers. Mais ne s’en réjouit pas : « La fonction RH passe trop de temps sur des problèmes transactionnels malgré tous les investissements en informatique de ces dernières années. Mais elle n’arrive pas à s’imposer sur les questions stratégiques. » Jana Kley, DRH Afrique, Europe du Nord et de l’Est d’Otis, n’est pas non plus surprise par ces résultats. « Les responsables RH se doivent d’être proches des équipes opérationnelles. Mais, ajoute-t-elle, leur tâche principale reste l’appui aux managers de proximité. » Cette mise en avant de l’écoute se retrouve néanmoins dans les démarches privilégiées pour « piloter la performance RH de l’entreprise ». 64 % des répondants utilisent l’enquête de satisfaction des salariés. Et un sur deux (54 %) se fonde aussi sur une analyse de l’engagement des salariés. Deux démarches que l’on peut qualifier d’écoute un peu plus organisée…