Ce qu’aime Mireille Faugère ? Jouer les patients mystères. À peine nommée à la tête de l’AP-HP, l’ancienne patronne des TGV à la SNCF a passé huit jours sur le terrain. « Je voulais comprendre comment travaillent certains services, comme les urgences ou la gériatrie. Je compte réserver une journée par mois à cet exercice. Je demanderai à mes équipes d’en faire autant. » Une méthodequ’elle a initiée à la SNCF, où elle a débuté en 1980. Dix ans plus tard, elle fut la première femme à diriger une gare, celle de Montparnasse. La santé, elle s’y connaît peu. « Le fait de ne pas être issue de cet univers me donne de la liberté », assure-t-elle. Son ambition : faire du premier employeur francilien le leader des hôpitaux publics en Europe. La partie s’annonce serrée. L’AP-HP est une vraie Cocotte-Minute depuis l’annonce début 2010 du non-renouvellement de 3 000 à 4 000 postes. Le personnel est très inquiet et le dialogue social délétère. Mireille Faugère doit aussi finaliser les instances de la nouvelle gouvernance des hôpitaux initiée par la loi HPST. Et apprendre à travailler avec Claude Evin, le DG de l’ARS. « J’ai à cœur de lui montrer que l’AP-HP est ouverte sur son territoire », relève-t-elle, convaincue qu’il est toujours plus intéressant de faire des propositions que de subir des injonctions.

53 ans.

Directrice générale de l’AP-HP.

1978

Diplômée d’HEC.

1996-2003

Directrice du marketing à la direction des grandes lignes.