Les organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa et FSU appellent à une huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 6 novembre. Après la journée de grève du 28 octobre, la semaine de l’adoption de la loi par le Parlement, les syndicats avancent toujours unis. Si ce n’est l’Union syndicale solidaires qui, tout en soutenant la grève interprofessionnelle, n’a pas signé le communiqué commun. « Nous aurions souhaité une date plus rapprochée […] et un soutien plus explicite aux actions décidées unitairement par les salariés de la base », expliquait Solidaires fin octobre. Côté patronat, l’exaspération est à son comble. La CGPME dénonce une remise en cause du droit de travailler et, avec le Medef, pointe les graves difficultés des PME fragilisées par la crise, tandis que Bercy évalue le coût du conflit entre 200 millions et 400 millions d’eurospar jour. La journée du 6 novembre apparaît comme un dernier baroud d’honneur. Alors que la promulgation du texte est prévue pour le 15 novembre, l’Assemblée nationale et le Sénat sont parvenus à élaborer, dès le 25 octobre, un texte de compromis sur la réforme des retraites qui devait être voté le 27 octobre. Reste l’incertitude d’une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel par les élus de l’opposition qui pourrait retarder la promulgation de la loi. Des élus PS qui n’ont pas manqué de dénoncer, comme Marisol Touraine, le « véritable naufrage démocratique » d’un gouvernement qui a tout fait pour précipiter le vote de cette loi en adoptant la procédure d’urgence et en écartant du même coup de la discussion 228 des 254 amendements qui restaient à étudier. Mais le feuilleton n’est pas terminé pour autant puisqu’un amendement sénatorial prévoit un grand débat national dès 2013 sur l’opportunité du passage à un régime par points.