logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Politique sociale

Un “trop d’État” dans le collimateur des con-lib

Politique sociale | publié le : 01.10.2010 | Tristan de Bourbon

Trente ans après les terribles réductions budgétaires annoncées par le gouvernement Thatcher, l’heure de l’austérité a de nouveau sonné au Royaume-Uni. Après moins de cent jours au pouvoir, David Cameron, à la tête de la coalition des con-lib (conservateurs et libéraux), a annoncé un plan d’action drastique pour faire baisser le taux de chômage, qui a récemment atteint 7,9 % et devrait encore grimper à 8,1 %, mais surtout pour jeter un sort à une dette publique de 62,1 % du PIB et à un déficit public de 10,8 % du PIB. Il entend réduire les dépenses de 6,5 milliards d’euros d’ici à la fin 2011.

La cible privilégiée du gouvernement concerne le service public, ce « trop d’État » tant critiqué par David Cameron durant sa campagne électorale. Selon le nouveau Département de la responsabilité budgétaire, les coupes budgétaires, qui seront précisées le 20 octobre, devraient conduire au licenciement de près de 600 000 fonctionnaires.

Bas revenus épargnés. Les salaires seront gelés jusqu’à la fin 2012. « Les fonctionnaires comprendront que cela leur permet de garder leur emploi », a affirmé George Osborne, le chancelier de l’Échiquier. Pour montrer son attachement aux conditions de vie des salariés à bas revenus, le gouvernement a accepté que les 1,7 million de fonctionnaires touchant moins de 21 000 livres (25 000 euros) annuelles soient épargnés et voient leur salaire augmenter de 250 livres (300 euros) par an. Les retraites des fonctionnaires n’échapperont pas à la purge. Sally Sallaberry, 63 ans, employée d’administration dans une université, s’en inquiète. « Je pars normalement à la retraite dans deux ans et demi, sauf que l’université veut changer notre programme de retraite et visiblement passer à un système privé. Il est probable que je ne toucherai rien pour mes dix premières années passées ici. Je vais peut-être être obligée de continuer à travailler pour garder un toit. Et, de toute manière, je n’ai pas pu et ne peux toujours pas souscrire à une retraite privée, je n’ai pas les moyens. »

Bob Abberley, le secrétaire général adjoint d’Unison, le principal syndicat de la fonction publique, n’a « jamais vu une telle attaque généralisée contre la fonction publique » depuis son arrivée dans le syndicalisme en 1979. « Pour le moment, David Cameron a gagné la population à ses idées car les coupes claires dans les services publics restent théoriques dans l’esprit des gens. En revanche, lorsqu’ils verront leur traduction dans leur vie quotidienne, ils commenceront à s’exprimer », estime le syndicaliste. L’automne britannique pourrait être chaud.

Auteur

  • Tristan de Bourbon