Heureux ! En signant un animement l’accord « défi formation », le 10 septembre, les syndicats du groupe EDF ne cachaient pas leur satisfaction. Pour Jean-Jacques Boué, chargé des questions de formation à la Fédération mines-énergie CGT, cet accord est « une petite révolution culturelle. » L’effet Proglio et sa volonté de négocier un accord fondateur pour le groupe aura changé la donne. Le contenu du texte marque le retour d’une vraie ambition en matière de formation. Sur l’alternance, l’accord prévoit qu’EDF recrute 4 % de ses effectifs en contrat en alternance (la loi fixe le seuil à 3 %) et met l’accent sur les premiers niveaux de qualification, complètement abandonnés par l’électricien. À l’égard des salariés, l’accord veut remettre en marche l’ascenseur social au moyen des formations promotionnelles (cf. LSM n° 110, mars 2010).

Pour Henri Proglio, la négociation de cet accord doit marquer le renouveau d’un dialogue social qu’il souhaite « respectueux et ambitieux. » En matière de formation, celui-ci était à la peine ces dernières années. « En 2005, nous avons signé un bel accord qui n’a jamais été expliqué aux managers, donc jamais mis en œuvre », rappelle Jean-Jacques Boué. Avant d’engager la négociation et pour déminer le terrain, Marianne Laigneau, directeur délégué aux RH groupe, et Gilles Gateau, directeur compétences et performance sociale, ont organisé des séminaires et des groupes de travail afin de lever les ambiguïtés sur les outils et les dispositifs de formation. Une première pour les syndicats.

En vue de faire vivre le nouvel accord, les partenaires sociaux ont aussi imaginé un comité de pilotage et pas simplement de suivi. Il s’est déjà réuni le 30 septembre dernier pour travailler à la communication commune auprès des salariés. Henri Proglio a enfin marqué des points auprès des organisations syndicales en réaffirmant la place du dialogue social au niveau du groupe et non pas de chaque société. « ERDF, RTE et EDF SA ne négociaient plus en même temps sur des objets pourtant similaires », indique Vincent Rodet, délégué syndical central d’EDF SA. Comme la GPEC. Si RTE dispose d’un accord, ERDF doit négocier le sien en 2011. Quant à EDF SA, la CGT a accepté, en marge de la négociation sur la formation, de signer l’accord conclu l’an dernier sous réserve de la réouverture de la négociation pour qu’EDF aille plus loin dans l’articulation emploi-formation.