Pour se prémunir des risques psychosociaux, le groupe Sodexo a créé une association baptisée Écoute et vigilance. Présidée par une consultante RH extérieure, elle compte 15 membres, tous salariés de l’entreprise. Les coordonnées de ces vigies ont été diffusées en interne sur des flyers, solution retenue car tous les salariés n’ont pas accès à Internet sur leur lieu de travail. Recrutés sur lettre de motivation et formés aux techniques d’écoute, ces volontaires ont pour rôle de recevoir les appels d’autres salariés en situation de détresse. Une mission bénévole réalisée sur leur temps de travail. « Il peut s’agir de problèmes professionnels, comme une situation de pression au travail, ou de difficultés personnelles », explique Christian Lurson, DRH de Sodexo France (35000 salariés).

Le traitement diffère selon que l’appelant décide de rester ou non anonyme. Dans le premier cas, la vigie proposera une écoute, chaque situation faisant l’objet de trois ou quatre appels. Dans le second, la demande sera présentée au bureau de l’association. Ce dernier peut alors décider d’entrer en contact avec la DRH ou le management.Saisies une soixantaine de fois durant les dix-huit derniers mois, les vigies se réunissent régulièrement pour un échange de pratiques. Hormis les situations précises portées à sa connaissance, la DRH suit l’activité des vigies à travers le nombre d’appels et une synthèse des types de situations évoquées.

L’association fonctionne depuis dix-huit mois et de nouvelles vigies vont être recrutées. Côté syndical, la méfiance est de mise. « Les CHSCT ne sont pas informés de l’activité des vigies et nous ne savons pas qui sont les répondants », regrette Sylvie Beccari, DS CFDT. Une situation qui pourrait évoluer car la direction a invité les syndicats à siéger au conseil d’administration de l’association.