Fini, les négociations d’arrache-pied pour obtenir l’ouverture de la médiathèque le dimanche. Christian Dupuy, maire de Suresnes (Hauts-de-Seine), se dit homme de consensus. C’est avec des représentants syndicaux « le mieux formés possible » qu’il veut dorénavant engager le dialogue. C’est pourquoi la mairie a signé un partenariat avec Sciences po. Une première dans la fonction publique territoriale. Les 12 agents représentants du personnel bénéficieront de la formation qualifiante « reconnaissance du parcours syndical ». Peu importe qu’ils soient marqués du sceau de la CGT, de FO ou de la CFDT, les trois forces syndicales que compte la ville. Coût de l’opération : 25 000 euros pris sur le budget formation suresnois. Au programme, huit jours d’enseignement théorique sur les bancs de la prestigieuse école parisienne, répartis entre septembre 2010 et juin 2011. Les six modules, élaborés avec le concours de l’association Dialogues, spécialisée dans le dialogue social, mettront notamment l’accent sur l’analyse du syndicalisme en France et en Europe. Ces futurs sciences-poliens achèveront leur cursus par la soutenance d’un mémoire.

Béatrice de Lavalette, adjointe au maire déléguée aux ressources humaines, annonce d’ores et déjà que cette formation sera prise en compte dans l’évolution des carrières de ses agents et fait remarquer l’importance du label Sciences po sur un CV. ­Moustafa Zamoun, conducteur de bus municipaux, ne la contredira pas. « Aller à Sciences po, c’est ma petite revanche », s’enorgueillit ce cégétiste de 40 ans titulaire d’un CAP d’installateur ­sanitaire-chauffage. « Mais le jour où nous serons en désaccord avec la municipalité, nous serons là pour défendre les agents », rassure-t-il.