La rentrée s’annonce sportive pour les députés. Ils entament ce mardi 7 septembre l’examen du projet de loi sur les retraites, présenté le 13 juillet en Conseil des ministres. Dans l’Hémicycle, les débats devraient être musclés. Il y a fort à parier que l’opposition parlementaire, emmenée par un Parti socialiste ragaillardi, défendra très chèrement la peau de la retraite à 60 ans. Et tentera de mettre en difficulté la majorité présidentielle, affaiblie sur ce projet emblématique par les déboires médiatico-juridiques d’Éric Woerth.

Du côté de l’équipe gouvernementale, pas question de revenir sur l’essentiel, à savoir le recul à 62 ans de l’âge légal de départ à la retraite à taux plein. Un casus belli pour la gauche, mais aussi pour les organisations syndicales. Incapables, au printemps, de faire entendre leur voix lors de la phase de préparation de la réforme, elles s’en remettent aujourd’hui à la mobilisation populaire. Ce 7 septembre, elles invitent donc les Français à exprimer leur mécontentement dans la rue. Des cortèges sont ainsi prévus dans plusieurs dizaines de villes de l’Hexagone.

Pour les syndicats, la lutte s’annonce très compliquée. Ayant soigneusement préparé la journée d’action, ils ont certes des raisons d’escompter une manifestation massive. Un échec signerait d’ailleurs la fin de leurs espoirs. Mais les leaders syndicaux, François Chérèque et Bernard Thibault en tête, savent pertinemment que la réussite de la mobilisation ne suffira pas à infléchir sérieusement le projet gouvernemental. D’autant plus que le front syndical s’annonce fragile. La CGT-FO, qui réclame le retrait pur et simple du texte, fait déjà bande à part. Et les divergences risquent d’éclater chez les autres entre les tenants d’une ligne dure (SUD, CGT, FSU) et les promoteurs d’une ligne réformiste (CFTC, CFDT, CGC).