Faciliter davantage l’accès des bus aux personnes handicapées. C’est l’initiative que Transdev, opérateur privé de transport public, présent dans 13 régions, entend développer grâce à sa « formation à l’accessibilité ». L’objectif : répondre à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Plus que des enseignements spécifiques, il s’agit de donner aux conducteurs les moyens de réagir face à des situations de handicap « sans crainte ni préjugé ». Au programme, présentation des différents types d’infirmité et mise en situation : « manipuler des pièces de monnaie les yeux bandés permet de prendre conscience des difficultés rencontrées, au quotidien, par un malvoyant », explique Pierre Moïse, le Monsieur Accessibilité.

Il aura fallu plus d’un an de réflexion et un partenariat avec quatre associations, dont la Fédération des aveugles et handicapés visuels, pour aboutir à cette formation, dans laquelle l’entreprise a investi 30 000 euros. Elle s’adresse aux 15 000 conducteurs de Transdev. Et en premier lieu à ceux des lignes des « petitsréseaux urbains et interurbains », comme ceux d’Avignon ou de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Des lieux où la thématique du handicap reste encore trop souvent délaissée, contrairement à Grenoble, qui a développé une politique de prise en charge. Transdev n’a pas créé de formation spécifique, par souci d’économie. Le contenu de la formation sera intégré progressivement aux formations dont bénéficient les conducteurs déjà en poste (de trois à cinq jours tous les cinq ans) ainsi qu’à celle dispensée aux nouveaux entrants cinq jours durant. C’est donc une bien lourde tâche qui attend les sept formateurs dédiés à l’accessibilité. Le chemin du « mieux vivre sa différence » reste encore long.