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Idées

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Idées | Au bureau | publié le : 01.06.2010 | S. C.

Nathan ? Ici, tout le monde le connaît. C’est notre Monsieur Mode », s’amuse une collègue à propos du plus fashion des maquettistes d’une entreprise de presse. Pas comme Jean-Paul, qui affectionne le style Travolta, époque Grease. Aujourd’hui, Nathan arbore des lunettes rose fuchsia, assorties aux lacets de ses chaussures en cuir lustré, et une chemise turquoise, à la coupe impeccable. Détail primordial : les deux derniers boutons restent ouverts, quoi qu’il arrive, histoire de découvrir une délicate chaîne en or qui brille. Et les manches sont retroussées aux trois quarts, de quoi laisser l’espace vital nécessaire à cette montre monstrueusement imposante. Pratique, pour les malvoyants. Nathan est un arc-en-ciel dans notre morne plateau paysager.

“Adhérer aux normes vestimentaires de l’entreprise, ce n’est pas renoncer à soi. C’est le signe d’une bonne intégration dans l’univers du travail. Quand une personne occupe un emploi, elle joue un rôle social, conditionné par la fonction remplie. La tenue, ou l’uniforme comme dans la fonction publique régalienne, fait partie intégrante de ce rôle. La question est de savoir jusqu’où il est légitime d’aller dans la contrainte sans que ne soit remise en question la liberté de chacun.”

Jean-François Amadieu, sociologue et professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Côté tribus : Cols bleus, cols blancs… Le lexique économique n’a pas attendu le culte contemporain de l’apparence pour s’inspirer du langage vestimentaire et qualifier les tribus professionnelles. À côté du bleu de travail dans l’industrie, le costume sombre-cravate – et le tailleur, dans sa version féminine – a longtemps dominé le paysage de l’entreprise tertiaire. Sans oublier la chemise blanche à manches courtes, emblématique de l’ingénieur IBM et du vendeur de JCPenney. Mais, avec leurs baskets, jeans et T-shirts informes, les nerds et autres geeks de la nouvelle économie ont bouleversé la donne et plongent le statisticien du travail dans des abîmes de perplexité : ils n’ont plus de cols.

Ce que dit la loi : La loi est muette sur le chapitre vestimentaire, l’article L. 1121-1 du Code du travail ne faisant qu’une simple référence aux libertés individuelles et collectives. Une liberté mais pas un droit fondamental, d’après le juge. Ainsi, la Cour de cassation rappelle, le 28 mai 2003, qu’il est interdit de se présenter au bureau en bermuda, malgré les températures estivales. Côté législation, c’est le vide intersidéral. Aucune obligation.

Lexique

Relooking : c’est la grande tendance, tout le monde s’y met, même Pôle emploi avec son atelier « communiquer par son image ». Les salariés en poste pourront faire jouer le DIF pour changer de look.

Auteur

  • S. C.