L’appelde Bernard Thibault n’aura servi à rien. Dans une interview publiée par le Monde, le secrétaire général de la CGT invitait Jean-Claude Mailly, son homologue de FO, à se joindre à la journée de mobilisation qui s’est déroulée le 27 mai à l’appel de la CGT, de la CFDT, de la CFTC, de la FSU, de l’Unsa et de Solidaires. Mais la centrale de l’avenue du Maine, à Paris, a refusé. Elle organisera seule, le 15 juin, une journée de grève interprofessionnelle doublée d’une manifestation à Paris.

Cette stratégie permet à Force ouvrière de ne pas rester à la traîne de la CGT et de la CFDT. Mais cette division syndicale sur le pavé parisien reflète la cacophonie des discours respectifs sur la retraite. Certes, toutes les centrales appellent de leurs vœux une forte réduction du chômage et en particulier du chômage des seniors. Mais elles sont diviséessur les nouvelles sourcesde financement possibles. Fermement arc-boutéessurle droitàlaretraite à 60 ans, FO et la CGT refusent d’entendre parler de report de l’âge légal de départ ou d’allongement de la durée de cotisation pour l’ensemble des salariés, deux solutions évoquées pour réformer les retraites par Éric Woerth, le ministre du Travail. « Nous demandons à ce qu’il y ait des pistes de financement nouvelles qui soient explorées concernant les dividendes, la CSG, l’intéressement et la participation », explique le patron de la CGT-FO, pour qui la contribution sur les hauts revenus et les revenus du capital, annoncée par le gouvernement, n’est pas suffisante.

Pour sa part, François Chérèque a indiqué que la CFDT profitera de son congrès du 7 au 11 juin pour débattre « des conditions qui [l’]amèneraient à accepter » une hausse de la durée de cotisation. De quoi inquiéter la CGT et renforcer FO dans sa stratégie de splendide isolement.