Pour marquer l’anniversaire de quarante ans de mouvement féministe, la « revue de géographie et de géopolitique » a choisi de consacrer son premier numéro de l’année à la géopolitique de la question féminine. Prédominent, sur les différentes formes de violence faites aux femmes : intégrismes contre féminisme laïque, polémique sur le voile, violences dans les banlieues, femmes au Maghreb et en Syrie, prostituées parisiennes. Le tout se termine par une interview d’Aude de Thuin sur « les femmes à la conquête de l’économie mondiale ». Pour la fondatrice du Women’s Forum, l’enjeu prioritaire est que « les entreprises aient plus de femmes à des postes de responsabilité pour préparer un avenir différent ». Elle justifie les raisons de son propre succès professionnel par la politique des quotas.

Hérodote, premier trimestre 2010, 22 euros.

Pour fêter les dix ans de la loi sur les 35 heures, la revue ne pouvait mieux rêver qu’un dossier spécial sur le temps de travail. Annette Jobert, directrice de recherche au CNRS, relate trente ans de négociation collective sur le temps de travail en France. Pour sa part, Hervé Gosselin, conseiller à la chambre sociale de la Cour de cassation, se livre à une analyse fouillée de la jurisprudence en matière de temps de travail qui privilégie l’exigence de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. En guise de conclusion, François Gaudu, professeur de droit, plaide pour une meilleure utilisation par le droit de l’idée de la durée du travail « tout au long de la vie ».

Droit social, avril 2010.

Pour répondre à la « tyrannie du rendement maximal », les dirigeants d’entreprise ont pris leurs distances avec leur personnel, constate Jean-Marc Le Gall, conseil en stratégies sociales, invité de la revue pour analyser « la nouvelle fracture sociale ». « Comment expliquer cette forme d’autisme social qui conduit des dirigeants talentueux à sous-estimer très gravement le risque d’opinion qu’ils font courir à leur entreprise ? » se demande l’auteur. Il met en cause « la forte orientation marché » des entreprises contemporaines qui a débouché sur une crise du travail dont le cas France Télécom serait emblématique.

Études, avril 2010.

L’excellente revue de Michel Berry donne la parole à un des meilleurs observateurs de l’évolution du management social, le sociologue Henri Vacquin. Celui-ci considère les suicides à France Télécom comme « un véritable coup de Trafalgar pour la crédibilité de l’exercice du pouvoir dans l’entreprise, c’est-à-dire du management ». À son avis, c’est l’ingérence de la relation de travail dans l’identité même de l’individu, caractéristique du nouveau management, qui a fini par faire qu’un échec au travail aboutisse à la négation de soi et au suicide. Une des meilleures exégèses de la funeste série noire subie par l’opérateur téléphonique.

Gérer et comprendre, mars 2010.